Le vieux et distingué Arthur Winslow a bien des problèmes avec ses enfants.Son fils Dickie est un fêtard bon à rien qui fait semblant de poursuivre de pourtant coûteuses études,sa fille Kate est une jolie trentenaire mais elle est toujours célibataire et son éventuel mariage avec un militaire est compromis par le procès intenté par la famille contre la Couronne Britannique à la suite du renvoi de l'Ecole Navale du petit dernier,Ronnie,injustement accusé de vol,procédure malvenue surtout qu'on est en 1912 et qu'on commence à entendre des bruits de bottes,pas précisément le bon moment donc pour mettre en cause l'Armée et le Gouvernement.C'est bizarrement l'américain David Mamet qui réalise et écrit cette adaptation poussiéreuse d'une vieille pièce de Terence Rattigan déjà adaptée au cinéma en 48 par Anthony Asquith sous le titre "Winslow contre le Roi".Très réputé en tant que dramaturge,sa pièce "Glengarry Glen Ross" a été portée à l'écran par James Foley en 92,et scénariste,on lui doit les scripts de films tels que "Le facteur sonne toujours deux fois" de Rafelson,"Le verdict" de Lumet,"Les incorruptibles" de De Palma,"Des hommes d'influence" de Levinson ou "Hannibal" de Ridley Scott,Mamet n'a guère remporté que des succès d'estime lors de sa carrière de cinéaste,ce qui fut le cas avec "L'honneur des Winslow".C'est déjà bien payé tant ce laborieux exercice de théâtre filmé sent l'amidon et le renfermé.Caméra statique,peu de décors et quasiment que des intérieurs,longues tirades empesées,on s'attend à tout moment à voir le rideau se fermer.Si toutefois c'était intéressant ça pourrait passer,après tout on a vu d'excellentes adaptations théâtrales,mais non c'est rasoir au possible et on n'y comprend à peu près rien sauf à être diplômé en Droit et en Histoire britanniques du début du 20e Siècle.Ca avance très lentement,les personnages sont fluctuants,ne sachant apparemment pas trop ce qu'ils veulent,les enjeux semblent ridicules,tout ce foin pour une histoire de quelques shillings,et on comprend bien avant la fin comment va se clore le procès et ce qu'il adviendra des relations entre Kate et le charmant avocat psychorigide qui défend le petit.Le sujet parait être le sens de l'honneur si caractéristique de l'Angleterre d'autrefois,mais on ne peut pas dire que ce film le sublime et....lui rende justice,même si elle sera effectivement rendue.Certains dialogues sont brillants mais la plupart du temps les conversations sont confuses et beaucoup trop longues pour ce qu'elles ont à dire.La distribution british est comme toujours solide avec Nigel Hawthorne,Jeremy Northam,Gemma Jones,le jeune et excellent Guy Edwards,étonnant en gamin sous pression,ainsi que la charmante Rebecca Pidgeon,épouse de Mamet,et son frangin à la ville comme à l'écran Matthew Pidgeon.