Les gueules cassées

Passé le premier quart d'heure légèrement plombé par les inévitables poncifs idéologiques de notre cinéma national, "la chambre des officiers" est un vrai film sur un vrai sujet.

C'est une chose que nous avons oublié, mais il fut une époque ou il était fréquent de croiser des manchots, des culs de jatte et des gueules cassées dans les rues. Ils étaient respectés car ils étaient le souvenir vivant des atrocités vécues par les poilus de la grande guerre.

Le film aborde ce thème avec tact et sensibilité sous tous les angles.
Il y a bien sur le point de vue des victimes qui se découvrent défigurées et sont atteintes dans leur image jusqu'à leur identité.
Il y a le médecin animé tout autant par son désir sincère de soigner que par sa passion pour la recherche médicale et qui trouve là le moyen de faire progresser la science dans une situation où la guerre lui fournit des cobayes à profusion.
Il y a aussi l'infirmière, maternelle et totalement dévouée à ses patients.
Après avoir assumé sa nouvelle image, le patient doit affronter le regard de ses proches et se faire accepter pour ce qu'il est devenu.
Il doit aussi se réinsérer dans la société et tenter de se faire accepter par les femmes.

Le film aborde tous ces thèmes avec des acteurs parfaitement choisis qui incarnent tous ces rôles.