La Chambre des officiers par batman1985
Film que j'avais vu étant plus jeune et qui m'avait énormément touché à l'époque. J'avais adoré mais petit à petit j'en perdais un peu le souvenir et je voulais savoir si une nouvelle vision ne ternirait ma pensée envers ce film.
François Dupeyron avait deux choix dans la façon de traiter ce sujet. Soit il choisissait un sujet misérabiliste et larmoyant pour rajouter encore à la souffrance de ces pauvres malheureux défigurés par la guerre, soit il optait pour l'espoir, la reconstruction et l'envie de vivre même avec un visage différent.
C'est bien la dernière voie que le cinéaste français a choisi. De la guerre, on ne voit rien si ce n'est un bombardement dans un champ qui sera responsable de la blessure de Adrien. C'est tout. L'essentiel du film se déroule dans un hôpital, où l'on va suivre le jeune homme ainsi que d'autres hommes défigurés ou possédant de sérieuses brûlures. C'est dans cet esprit de confinement que l'on va voir l'évolution psychologique des différents protagonistes. Outre leur reconstruction psychologique, on va suivre l'évolution du visage d'Adrien, à une époque où la chirurgie esthétique n'en était qu'à ses balbutiements. Toujours est-il que c'est un long chemin qui l'attend. Un chemin qui verra Adrien passer par toutes sortes de phases comme le rejet de soi, l'incompréhension ou des envies de suicide. Le réconfort, il le trouvera grâce aux autres gueules cassées, mais aussi avec l'attention du personnel soignant.
Bien sûr des moments d'adversité ou de découragement se feront ressentir. Bien sûr, l'un d'entre eux ne supportera pas ce changement et craquera lorsque sa femme et ses enfants le rejetteront presque de dégoût. Si l'un d'eux se suicide, c'est bien la solidarité et l'attention des autres camarades qui leur permettront de tenir. Le film de Dupeyron est vraiment émouvant par l'aspect positif qui se dégage. Personnellement, ça m'a encore fait quelque chose car je ne peux m'empêcher de penser à la souffrance de ces vraies gueules cassées, à leur tentative de revalidation ou encore à leur réintégration dans la société.
Dupeyron choisit une mise en scène très intimiste, fort proche des personnages à chaque fois, très peu de plans larges en quelque sorte. Une promiscuité renforcée par le fait que la grande partie de l'oeuvre se déroule dans la grande chambre d'hôpital. L'utilisation de la couleur sépia renforce une idée de retour dans le temps.
L'oeuvre est tout simplement touchante par son aspect intimiste, par la façon dont on s'intéresse aux personnages. La chambre des officiers est rempli de pudeur et d'émotion et symbolisée par l'espoir. Une magnifique histoire que nous offre la François Dupeyron.