Alors que Hayao Miyazaki se fait de plus en plus rare, les Studios Ghibli continuent de nous livrer presque un film par an. Ainsi, après le sympathique Arrietty du nouveau venu Hiromasa Yonebayashi, c'est au tour du fils mal-aimé Gorō Miyazaki de revenir avec un film extrêmement différent de ce qui est alors proposé depuis des années. Adaptation d'un shōjo des années 80, La Colline aux Coquelicots est une romance adolescente sans aucun élément fantastique...
En effet, alors que Les Contes de Terremer était très inégal et finalement peu impressionnant, Gorō décide de présenter une histoire cette fois-ci intensément humaine où deux jeunes lycéens attirés l'un envers l'autre vont tout faire pour sauver leur foyer menacé de destruction et vont par la même occasion découvrir un lourd secret les concernant tous les deux. L'histoire se résume donc à ça : le nettoyage d'une bâtisse scolaire par ses fervents étudiants et la romance ambiguë entre deux adolescents.
Avec une telle intrigue, difficile d'épater la galerie, surtout venant des Studios Ghibli qui commencent de plus en plus à oublier un détail qui faisait alors leur renommée : la magie. Ce n'est donc pas avec La Colline aux Coquelicots que Miyazaki Fils va briller ni même égaler son illustre paternel, son deuxième film ne proposant finalement rien de vraiment palpitant. Outre une mise en scène d'une sobriété extrême, on n'arrive pas vraiment à s'attacher aux personnages, en particulier les secondaires (alors qu'il y avait matière à, comme par exemple le lycéen Shirô ou encore le chef philosophe).
De plus, on pourra aussi blâmer Hayao pour avoir co-écrit une romance aussi pauvre qui, bien qu'elle soit agréable, ne parvient jamais à nous émouvoir. Aucun brin de folie ni même aucune séquence mémorable ne sera gravé dans notre tête et on sortira de la séance un brin neutre, comme si l'on avait assisté à une petite histoire sympathique mais sans plus. Ainsi, sans être un ratage, La Colline aux Coquelicots est juste un film mineur et par conséquent une déception pour le studio au totoro qui ne propose plus rien de vraiment éblouissant depuis quelques années.