Une fois La Colline aux coquelicots terminée, j'ai, en partie, eu le même ressenti que pour Arietty, c'est-à-dire l'impression d'avoir visionné une oeuvre sympa, plutôt inventive, tendre et meilleur que la majorité des animations américaines récentes mais qu'il manquait tout de même ce petit quelque chose, cette magie que donnait l'immense Miyazaki à ses films, les rendant inoubliables et bouleversants. Mais si Goro n'est pas Hayao, il démontre tout de même qu'il a du talent et livre-là un long-métrage simple, beau et attachant.
Ici pas de fantastique mais un contexte réel et l'histoire d'une gamine sérieuse et timide fortement marquée par la mort de son père qui va voir sa vie changée lorsqu'elle fera la rencontre d'un autre élève, lui aussi marqué par la disparition de son père mais plutôt téméraire et agissant pour sauver le Quartier Latin de son lycée. Il prend son temps pour donner de la consistance à ses deux protagonistes (oubliant malheureusement parfois un peu trop les seconds rôles) puis à leur rencontre, les rendant assez vite intéressants et surtout attachants.
J'ai l'impression, du moins avec cet animé-là, que l'un des problèmes de Goro est d'essayer de se rapprocher un peu trop du style de son père et donc la comparaison devient inévitable et, malgré de très beaux moments, La Colline aux coquelicots manque de subtilité (à l'image de l'utilisation de la musique notamment) et de magie. Il ne sublime pas toujours ce qu'il met en scène et peine à vraiment donner une puissance et une forte dramaturgie à son récit.
C'est dommage sans être préjudiciable car l'ensemble ne manque pas de charme, d'attachements et d'un peu de poésies. Les dessins sont de qualités et participent à la réussite de l'ensemble. Les personnages et enjeux sont assez profonds et riches, tout en étant bien exploités, pour être tout le long intéressants malgré le rythme contemplatif de l'ensemble et Goro arrive tout de même à nous plonger, avec sensibilité et mélancolie, dans la vie de ces jeunes lycéens dans ce très beau cadre du Japon des années 1960.
Souffrant quelque peu des comparaisons avec son père, dont les styles sont plutôt similaires, Goro Miyazaki montre tout de même qu'il a du talent et retranscrit avec douceur et mélancolie une belle histoire qui ne manque pas de charme.