Les conséquences.
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le 4 avr. 2016
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Un nouveau voyage est le troisième opus de La Légende de Zatoïchi. Il est marqué par un approfondissement psychologique du personnage de Zatoichi. Les guerres de clans viennent en second-plan, ils ne sont pas au centre de l’histoire. Dans cet épisode, Ichi retrouve des personnes qu’il a connues : un ami d’enfance, son maître d’armes Yajuro Banno et sa fille Yayoi, sa grand-mère.
Ces rencontres et son retour à la maison lui font relire sa vie. Il est travaillé par le regret de ses actions, il aspire à une vie ordinaire et honnête. Dans ce contexte, les relations inter-personnelles sont davantage approfondies. Ichi se montre ici, autant masseur de la psyché que des corps. Il prononce des paroles bienveillantes autour de lui, comme celle-ci à son ami honteux de son état de mendicité : « tu as une si belle famille ! ». Tandis que lui, erre seul, la conscience chargée … Et tandis qu’il essaie de quitter le chemin de sa vie dans lequel il se sent prisonnier ; tandis qu’une possible rédemption se fait jour à travers la proposition que Yayoi lui fait, ce sont des paroles de mépris qu’il reçoit et qui le renvoie à son statut de marginal, d’exclu de la bonne société. Alors que s’arrachant à la vision négative de lui-même et aux reproches de sa conscience il vient de s'exclamer : « je vais renaître », il entend peu après cette parole prononcée par une personne qui lui est proche : « Tu n’es qu’un masseur minable. Tu es pire qu’un chien ! Va t’en! Stupide aveugle ! » Phrase d’une violence inouïe, phrase qui meurtrit profondément la psychè d’un homme et le renvoie à sa solitude. Solitude que sa grand-mère constate tristement : « aveugle, marchant sans cesse et toujours sur la route… ».
Dans cet épisode c’est un Ichi en souffrance qui nous est montré, un Ichi qui sait se montrer faible. Par deux fois il s’agenouille devant quelqu’un pour le supplier. Dont une fois devant Shimakishi dont il a tué le frère et qui le provoque au combat : « trouve la force dans ton cœur afin de me pardonner ». Ce qui donne lieu à une superbe scène.
Les acteurs se montrent très bons et la musique particulièrement belle. N’intervenant qu’au bon moment, laissant place à des espaces de lourd silence.
Premier opus de la saga réalisé par Tokuzô Tanaka, c’est une réussite. Les plans sont soignés, les travellings avant et arrière, les plans rapprochés sont au service du caractère dramatique de l’histoire. C’est également le premier opus réalisé en couleur. Un excellent épisode de cette saga qui gagne à être regardée en entier et dans l’ordre des épisodes.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes La légende de ZATOICHI et Les meilleurs films de 1963
Créée
le 31 janv. 2022
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le 4 avr. 2016
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- Que la couleur soit... & reste.- 1 geste de clémence mal-avisé vis-à-vis du dernier rescapé de l'épisode précédent... & tout s'enchaîne... fallait le zigouiller Zato !... & ne pas te...
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