Solidement réalisé, souvent filmé la caméra à l'épaule, très proche des personnages, la réalisation nous confronte donc à l'histoire qui se déroule devant nos yeux de manière frontale. Elle nous confronte à des vignettes de la vie réelle avec une authenticité étonnante, tout en forçant le trait pour faire passer un message social fort. Hélas on se demande si un film peut avoir un quelconque impact et ouvrir les consciences. Cette question n'est évidemment pas propre à ce film en particulier mais à tous les films du genre. De plus le trait est trop forcé vers la fin du film et on peut alors se désintéresser de son propos. Ceci étant dit le film à une force qu'il tire de la brutalité de ses images et du jeu tout en retenue de Vincent Lindon qui ne cesse de s'améliore avec l'âge.
Il faut bien reconnaître que si on est passé par certaines situations décrites dans ce film, on ne pourra qu'être touché par certaines scènes. Ce qui pourra troubler cependant, c'est qu'elles sont collées les unes aux autres, le film n'étant pas vraiment monté. Il tire son originalité de cet état de fait mais également de l'immédiateté de son discours. Et des questions nous viennent, toutes simples, comme "Pourquoi torture t-on autant les gens biens ?" . Question naïve, peut être, mais véritable. Car ici on nous montre comme chaque organisations, chaque hiérarchie, nous poussent, nous humilient, sans jamais se remettre en question. Une violence sourde et implicite qui détruit les cœurs.
Alors qu'Amistad est du divertissement américain racoleur, La Loi du Marché est lui, un véritable film sur l'esclavagisme.