Plus de trois ans après sa sortie originale, voilà que sort enfin le fameux premier film du métalleux Rob Zombie. Et c'est directement en DVD que sort cette Maison des 1000 Morts, en même temps que sa suite donc, qui a eu le privilège d'une sortie en salles. Et si ce premier long-métrage conserve son statut de film culte (sa longue attente y est pour quelque chose), le résultat final n'est pas aussi glorieux que la réputation...
En effet, La Maison des 1000 Morts possède un joli tas de défauts malheureusement non négligeables. Car c'est surtout sur une ambiance volontairement 70's que va se baser le réalisateur, quitte pour cela à sacrifier un scénario peu novateur mais intéressant où deux couples voguant sur les routes du Sud des États-Unis vont s'aventurer dans une étrange demeure abritant en réalité une famille de psychopathes cannibales. Suite à leur disparition, la police va se mettre à la recherche des jeunes gens et être elle aussi confrontée à la famille Firefly comprenant un grand-père grabataire, une grand-mère nymphomane, une fille allumeuse, un fils dégénéré et un freak de plus de deux mètres de haut.
Vous l'aurez saisi, la référence à Massacre à la tronçonneuse est ici appuyée à son paroxysme, le film se voulant être un hommage au film de Tobe Hooper. Hélas, entrecoupée de séquences psychédéliques colorées et tournées en 16mm (un gimmick du réalisateur déjà aperçu dans ses clips), la mise en scène s'avère finalement déroutante et empêche clairement au film d'exister dans son simple aspect. Zombie s'intéresse donc plus à cette galerie de psychopathes qu'à son scénario, délivrant malheureusement un immense clip vidéo dont on peut très vite se lasser.
En revanche, on saluera la composition d'acteurs oubliés comme l'excellent Bill Moseley, la magnifique Sheri Moon Zombie (femme du réal' ici dans un rôle de timbrée inoubliable), Karen Black, parfaite en grand-mère aguicheuse, sans oublier Sid Haig, véritable personnage culte en la personne du Capitaine Spaulding, clown fan de John Wayne à la langue bien fourchue, rehaussant quelque peu le film dont la fin part hélas en sucette façon jeu vidéo (dans un hommage évident à "Alice in Wonderland"). Mais pour un film soi-disant choc, on était en droit de s'attendre à du gore qui tâche ou du dérangeant en barre : que dalle. Dommage. Reste du long-métrage un film désormais culte pour beaucoup, assez agréable à regarder mais pas transcendant pour autant qui, ironiquement, manque cruellement de personnalité...