Un gros coup de coeur. La neuvième configuration, film inconnu au bataillon, m’a vraiment beaucoup touché. Ça commence avec une introduction magnifique bercée par une belle chanson et petit à petit l’intrigue se met en place et se montre vraiment très prenante. L’action se situe dans un asile psychiatrique militaire qui voit l’arrivée d’un nouveau psychiatre en chef très énigmatique. Ce personnage ambigu est réellement intéressant tant on ne sait pas quelles peuvent être ses motivations. Autour de lui se développe un véritable mystère accentué par ses relations avec le personnel médical et avec ses patients. Je trouve que la relation entre Kane le psychiatre et Cutshaw l’astronaute est le pôle dominant de l’intrigue grâce justement à l’ambiguïté des deux protagonistes. Sans cesse nous sommes plongés dans le doute, un doute baigné de folie et c’est juste grandiose. Ce sont des personnages vivants et bien développés, ce qui non seulement les rend attachants mais surtout intéressants. L’histoire m’a véritablement passionné du début à la fin et celle-ci n’est pas sans rappeler le grand Vol au-dessus d’un nid de coucou qui abordait cette thématique, avec quand même un traitement et un cadre différents. D’entrée de jeu nous sommes plongés dans un univers fascinant qui mêle le fantastique à l’absurde, le philosophique au burlesque. La mise en scène du film est intrigante. Très bonne véritablement avec des séquences pour le moins surprenantes, des séquences baignées d’onirisme notamment.

Si les séquences de rêve sont facilement reconnaissables, d’autres sèment le doute. Sommes-nous dans la réalité ? Le film nous perd parfois de manière très habile et le travail de mise en scène de Blatty est juste admirable. Et quel travail sur le hors-champ et la voix-off ! Deux instruments narratifs qui participent activement à nous perdre dans cet univers gentiment loufoque où les pensionnaires de l’asile veulent organiser une pièce de théâtre géante pour reproduire La Grande évasion, où certains se font passer pour des médecins pour aller soigner un mec qui a tenté de fabriquer un jet-pack… Bref quelques exemples parmi tant d’autres qui font de la neuvième configuration un film atypique où se mêlent intimisme, métaphysique et folie douce. Sans trop révéler la suite du film, je regrette juste que l’ambigüité de Kane ne soit pas maintenue plus longtemps mais c’est un peu le seul défaut que je reproche à ce film magnifique. Après une scène dans un bar absolument révoltante, le dialogue de fin entre Kane et Cutshaw m’a juste grandement ému car on s’y attache à ces personnages malgré leur part d’ombre et le fait qu’on ne sache jamais comment les situer vu leur imprévisibilité. La neuvième configuration est un drame magnifique, déconcertant et poignant. Le film est très riche, rempli de discussions métaphysique sur la foi, sur Dieu, sur l’homme aussi tout simplement et sa folie. Le passage du rêve avec l’astronaute est géniale. Une véritable grande œuvre de cinéma qui gagnerait tellement à être connue, un grand film.
Moorhuhn
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le 23 nov. 2012

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