Je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait quand j'ai visionné ce film étrange. Une fois la dernière image passée, je ne le savais toujours pas.... J'ai dû être attiré par l'affiche, qui montrait un astronaute sur la lune face au Christ sur sa croix. Ça interpelle, non ? Il ne s'agit ni vraiment d'horreur, ni vraiment de comédie, et bien sûr ce n'est pas de la SF... L'histoire se passe dans un château , transformé en hôpital militaire pour soldats traumatisés, où un psychiatre récemment nommé va être confronté à un astronaute très instable qui le met au défi de montrer l'existence de Dieu. Ce psychiatre, dans sa quête pour sauver l'esprit de son patient, va réveiller des choses très sombres en lui...
Ce film a tous les ingrédients pour être une de ces petites pépites qui deviennent culte en silence : un scénario bizarre et pas si mal fichu (Golden Globe en 80! ) , des acteurs qui braillent leur texte comme les petits gars de Texas Chainsaw massacre, un grain de cette folie expérimentale qui a agité le cinéma des années 70, et que l'on retrouve dans une mise en scène complètement déchirée, et cette mystique ahurissante qui dégouline de l'écran. Le dernier plan du film , peut-être le plus grotesque de l'histoire du cinéma, est à lui seul une raison d'immortaliser ce nanard.
Le contexte à la vol au dessus d'un nid de coucou, la mise en scène (braillarde et vertigineuse) , le jeu ultra-lourd des acteurs , tout pour moi fait de ce film un parfait "Plan B from outer space". A la fois ridicule et pourtant attachant. Le personnage christique du psychiatre vaut le voyage (Stachy Keach, très pénétré de son rôle...), tandis que l'athée déprimé (Scott Wilson, le vieux véto de Walking dead!) tonne ses tirades avec enthousiasme et une extraordinaire scène de bagarre dans un bar est anthologique.
Quelques raisons donc pour les plus cinéphiles d'aller jeter un oeil sur cet objet et de le détester ou de l'aduler...