Après avoir réalisé un film de science-fiction (Dark Star), un remake officieux de Rio Bravo acclamé par la critique (Assaut) et écrit un thriller réalisé par Irvin Kershner (Les Yeux de Laura Mars), le jeune John Carpenter décide de mettre en scène un film plus ambitieux, un film d'horreur contemporain, dans l'air du temps. S'inspirant de meurtres réels commis sur des baby-sitters, il met donc en scène le grand Donald Pleasance et une jeune inconnue issue de la télévision nommée Jamie Lee Curtis dans un film à suspense original et terrifiant qui deviendra par la suite culte : Halloween.
À la fois scénariste, réalisateur, producteur et compositeur, Carpenter signe donc ici une œuvre majeure aussi bien dans sa filmographie que dans le genre horrifique, le long-métrage étant une perle rare en matière de slasher. Car au-delà de son typique schéma de "tueur de jeunes adolescents" (vus dans de nombreux films au cours des années 70), Halloween présente surtout une histoire effrayante et réaliste à base d'une légende moderne, celle de Michael Myers, tueur muet impassible et indestructible, se cachant de façon incongrue derrière un masque de William Shatner peint en blanc !
Autour de décors simples mais oppressants (un petit quartier résidentiel), Carpenter instaure une ambiance malsaine, terrifiante, accentuée par une musique stressante inoubliable composée par Carpenter lui-même. L'interprétation est sans conteste convaincante, l'histoire tient en haleine du début (choquant pour l'époque) à la fin, cliffhanger désormais connu de tous.
On retiendra également des meurtres cultes comme lorsque Myers met un drap tel un fantôme et portant par-dessus les lunettes de celui qu'il vient de poignarder contre le mur. Film précurseur dans le genre, Halloween ne vieillit pas et conserve toute sa force d'antan, ce qui en fait un des meilleurs films d'horreur de tous les temps, chose rare brillamment orchestrée par Carpenter.