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Un pamphlet sociétal & une allégorie du capitalisme et de l’inégale répartition des richesses.

Galder Gaztelu-Urrutia réalise ici une critique au vitriole du système capitalistique dans lequel nous vivons. Sur fond d’univers dystopique & sociétal, le réalisateur nous plonge au cœur de l’horreur et plus précisément à l’intérieur de « la fosse » ("El Hoyo" en espagnol).


Une prison verticale dont les cellules se suivent et se ressemblent. A l’intérieur de chaque cellule, un univers aseptisé et glacial où deux codétenus cohabitent. Chaque niveau est relié par un trou béant par lequel passe une plateforme centrale avec de la nourriture. Comme un système pyramidal, les mieux lotis sont ceux qui se situent aux premiers niveaux car plus on descend et plus la nourriture se fait rare sur la plateforme. Sachant que l’on ne connait pas le nombre exact de niveau au sein la fosse, si les dix premiers niveaux sauront se substanter, il n’est pas sûr que les niveaux inférieurs suivants puissent se nourrir à leur faim et alors que dire des derniers niveaux qui n’auront même pas droit aux restes, si ce n’est de lécher de l’argenterie.


Une réflexion sociétale par le biais d’un huis clos vertical horrifique où il est question d’individualisme, d’inégalité et d’égoïsme, telle une allégorie du capitalisme et de l’inégale répartition des richesses (ceux des niveaux supérieurs : les privilégiés et ceux des niveaux inférieurs : les laissés-pour-compte).


Raconté comme cela, on se dit que La Plateforme (2020) est la dernière pépite Netflix à ne pas rater, sauf qu’il n’en est rien. Sous couvert de réaliser un rip-off vertical & anticapitaliste de la version horizontale qu’était Snowpiercer (2013) de Bong Joon Ho ou vertical comme l’était High-Rise (2016) de Ben Wheatley, avec un arrière-goût de déjà-vu pour le côté mise en scène et immersif, nous rappelant l’excellent Cube (1999) de Vincenzo Natali ou le court-métrage Next Floor (2008) de Denis Villeneuve, Galder Gaztelu-Urrutia peine réellement à tenir la cadence sur la toute la durée. Déjà parce que le film met un temps fou à poser les bases et à réellement rentrer dans le vif du sujet et qu’ensuite, il faudra attendre le dernier tiers du film pour pleinement rentrer dedans et adhérer au concept.


Un pamphlet sociétal très intéressant dans la forme mais pas tant dans le fond, c’est bien sur ce point là que le film bas de l’ail. Quant à sa fin très onirique et philosophique, elle risque fort d’en dérouter et d’en questionner plus d’un. Comme quoi, il ne suffit pas de s’inspirer (ou singer) ce qui a déjà été fait par le passé, pour pleinement réussir un film.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


« - Passons à ceux d'en haut.
- Ils ne m’écouteront pas.
- Pourquoi ?
- Je ne peux pas chier vers le haut. »


« Mange mon corps. Digère-le et fais-en une merde salvatrice. La solidarité ou la merde. »


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le 28 déc. 2020

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RENGER

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