Injustement méconnu, ce thriller horrifique & malsain mérite assurément le détour.

Nous sommes au XIXème siècle en France. Une nouvelle élève arrive au pensionnat de jeunes filles. Il s’agit de Teresa dont la mère est célibataire et danseuse dans un cabaret (ce qui est mal vu pour l’époque). Le pensionnat en apparence austère (et aux allures gothique) est géré d’une main de fer par Mme Fourneau. Au sein de cet établissement, l’autorité règne en maître et quand ce n’est pas Mme Fourneau qui commande, c’est une élève au fort caractère qui n’hésite pas à humilier ses autres camarades. Une demeure emplie de mystères et où les élèves semblent se volatiliser…


La Résidence (1969) est le tout premier long-métrage de Narciso Ibáñez Serrador, à qui l’on doit le classique Les révoltés de l'an 2000 (1976). Avec son film, il nous entraîne au cœur d’un microcosme où la violence est palpable. Sorte de huis-clos où les jeunes filles ne sont libres de rien et doivent suivre à la lettre un règlement sous peine d’en subir des châtiments corporels. Les jeunes filles sont littéralement coupées du monde et n’ont pour seule distraction, la tournée du livreur de bois (dont les jeunes filles vont à sa rencontre chacune leur tour). Le réalisateur parvient ainsi à très bien retranscrire la frustration sexuelle vécue par ces jeunes filles.


Une atmosphère étouffante, au cœur d’un magnifique décor aux allures gothiques. Avec des personnages haut en couleur, à commencer par la redoutable et totalitaire Mme Fourneau (Lilli Palmer) qui entretient une relation à la limite de l’inceste avec son fils (le seul garçon à vivre au sein du pensionnat et qui a l’interdiction formelle d’entrer en contacter avec les demoiselles). On y fait aussi la connaissance de la charmante Teresa (Cristina Galbó), de la redoutable mais néanmoins ravissante Irène (Mary Maude) ainsi que le jeune Luis (John Moulder-Brown), un adolescent mystérieux et voyeur (il passe le plus clair de son temps à espionner les jeunes filles).


Injustement méconnu, ce thriller horrifique & malsain mérite assurément le détour. Quand la domination et l’asservissement prennent un tout autre sens lorsque cela a lieu dans un pensionnat aux allures de pénitencier. Une remarquable réalisation, sublimée par une photo soignée, une très belle distribution, de beaux décors et un final redoutable.


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le 1 mars 2021

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