Certes.

Les haricots étaient cuits avant même que le film ne commence; La Riposte de l'homme araignée, point culminant des premières adaptations affreuses tirées de l'univers Marvel, débutait avec une image sentant bon le dtvhs sans talent ni budget décent. Mené par un réalisateur sans aucune réputation, déjà à l'oeuvre sur le premier volet désastreux de cette duologie, cette suite sans rapport réel avec l'original ne se rapproche pas plus du comics que son éminent prédécesseur, ravageant à peu près tous les personnages originaux.

Que ce soit Peter Parker, J. Jonah Jameson et... c'est à peu près tout..., aucun ne ressemble physiquement, moralement ou psychologiquement aux célébrités du comics Marvel, sorte de clichés de films policiers sans grand intérêt qui n'auront jamais d'épaisseur. Alors on cherche les similarités avec les comics, on tente de comprendre ce qui rapproche ces acteurs de peu de talent aux figures mythiques que l'on connaît tous.

N'y cherchons pas trop de fidélité non plus; si les deux journalistes seront adaptés avec les pieds, aucun méchant de l'univers de l'homme-araignée n'y fera son apparition. Budget oblige, l'absence de volonté d'adapter ses némésis forcera le scénario à prendre pour ennemis deux étudiants à la fac qui, à cause de la folie des grandeurs, menacera le monde d'une bombe atomique fraîchement construite.

Mafieux et hommes de main ridicules feront leur entrée au sein d'un scénario mal géré, dénué de sens et de nuances, sans aucune notion de rythme et de comment rendre ses séquences intéressantes. Sûrement que la mise en scène plat et sans saveur n'aide pas, reproduction complète de tout ce que faisaient, à l'époque, les films de série z sortis directement en location.

Outre des couleurs si claires et vives qu'elles risqueront de vous en arracher la rétine, les (trop?) rares passages concernant Spider-Man ne manqueront pas de vous amuser; principalement basé sur l'enquête inintéressante de Parker (ne parlait-on pas de budget juste avant?), il y aura quelque chose de profondément fascinant avec les scènes d'action de l'homme-araignée, au point où l'on se demandera ce qu'il y aura de pire entre les filets de toile tirés et le costume affreusement ridicule de notre zéro international, entre le collant mal moulé et le pyjama troué.

Bavard, laid et niais, La Riposte de l'homme-araignée se paie même l'excès d'être misogyne avec le seul personnage féminin important dans l'enquête, et qui sert d'objet de drague à Parker, quand elle ne passe pas pour la fille nunuche de Jameson qui, après avoir perdu la coloration de ses cheveux, s'improvise reporter en prenant la place de l'inévitable figure paternelle des anciennes enquêtes policières des films d'avant 80.

Sans grand intérêt, La Riposte de l'homme-araignée n'occupe que par le décompte de ses nombreuses erreurs, qu'elles concernent son jeu d'acteur catastrophique ou l'horreur visuelle qui lui sert de montage. Terminons par sa photographie criarde et mal gérée, propice aux crises d'épilepsie et antithèse même de ce qu'aura pu faire Raimi quelques 20 ans plus tard.