Après Babysitting 2 et Les Tuche 2, une nouvelle suite débarque sur nos écrans avec La Tour 2 Contrôle Infernale. Elle est aussi décevante que ses petits camarades et ne fait pas honneur au cultissime La Tour Montparnasse Infernale datant de 2001.
Avec La Tour Montparnasse Infernale, Eric & Ramzy réussissaient le passage du petit au grand écran, avec cette comédie absurde à la débilité assumée. 15 ans plus tard, le duo est de retour après une suite d'échecs : Double Zéro, Les Dalton, Steak, Seuls Two puis Halal police d'état. Ils se retrouvent après deux ans de séparation où chacun a pu s'épanouir à travers différents projets. Eric Judor a enchanté la critique et le public avec la série Platane, alors que Ramzy Bédia montait son film Hibou avec difficulté, tout en apparaissant dans diverses comédies.
Après s'être inspiré de Piège de Cristal pour le premier opus, il était logique de retrouver le duo dans un aéroport, comme dans 58 minutes pour vivre, sauf qu'on se retrouve en 1981. C'est un prequel, qui va nous permettre de découvrir comment ce sont devenus des gogols. C'est franchement drôle, comme les noms avec les lettres muettes, mais la suite ne sera malheureusement pas du même acabit.
Eric Judor remplace Charles Nemes à la réalisation et ce n'est pas vraiment une réussite. C'est un vrai bordel, mais il n'est pas joyeux. Le montage est une catastrophe, cela manque de rythme, c'est souvent poussif et débile. Certes, la débilité est censée être un atout entre les mains du duo, mais cela ne fonctionne plus. Le temps a fait des ravages et leur complicité est moins jouissive. C'est surtout au niveau de l'écriture que cela coince. Pire encore, on s'amuse plus avec Philippe Katerine, Serge Riaboukine et Marina Foïs à l'écran, que lors des apparitions presque gênantes d'Eric et Ramzy. Les idées ne sont pas brillantes : l'homme caoutchouc, les éperviers où le personnage de Jean-Peter McCalloway (Lionel Beyeke), ne volent pas haut. Les dialogues ne sauvent pas un film qui s'enfonce dans la médiocrité et flirte avec le navet.
Philippe Katerine sauve les apparences. Il vole la vedette en méchant susceptible, s'exprimant avec un français très personnel. Sa propension a éliminé ses collaborateurs ne lasse pas. Ce comique de répétition fonctionne plutôt bien et on attend un mot où une réflexion, lui permettant d'appuyer sur la gâchette. Sa présence est souvent requise pour sauver Eric & Ramzy se perdant dans des échanges surement improvisés, mais rarement drôles. Ils sont pourtant excellents en promo, en jouant avec leurs interlocuteurs, mais dans un format bien précis, ça coince. En comparaison, je préfère Halal police d'état et pourtant, cela ne volait pas vraiment haut. C'est aussi une manière de dire que j'adore ce duo, depuis Les mots d'Eric et Ramzy sur M6. Ils me font rire par leur débilité et leurs réparties, mais au cinéma, cela n'a pas souvent fonctionné, à croire que La Tour Montparnasse Infernale était le sommet de leur carrière cinématographique.
Même si ce n'est pas vraiment une surprise, la déception est grande. Un léger espoir a fait son apparition au début, avant de disparaître dans la mollesse de la réalisation et des dialogues. Pourtant, une lueur apparaît au bout et si comme les Die Hard, le troisième opus voyait le retour de Charles Nemes pour nous offrir Une journée en enfer digne de John McTiernam. On a le droit de rêver, non ?