Giallo gothique
En 1972, Kathy Wildenbrück, photographe de mode à l'agence Springe, se dispute violemment avec sa sœur Évelyne, dans le jardin du château familial. A l'issue de cet affrontement, Kathy tue...
le 4 déc. 2019
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(1972. FR. : La dame rouge tua sept fois. ITA. : La dama rossa uccide sette volte.
Vu en Vf, introuvable en dvd... Merci à Lzurz Lhmi pour le partage !)
Pour info, le film sort en Blu-Ray chez Artus en septembre, avec le premier giallo de Miraglia, L’appel de la chair.
Selon une légende, tous les cent ans une habitante du château de Wildenbrück en Bavière se transforme en meurtrière, la dame rouge, et tue sept personnes dont sa propre sœur… Années 1970. Evelyn, la sœur de Katy Wildenbrück (Barbara Bouchet), est décédée depuis quelques temps, et pourtant la malédiction suit son cours…
Après avoir réalisé La nuit où Evelyn est sortie de sa tombe (ou L’appel de la chair) l’année précédente, Emilio Miraglia (Ce salaud d’inspecteur Sterling avec Henry Silva) enchaîne avec un nouveau giallo en 1972, La dame rouge tua sept fois, (avec de nouveau une Evelyn en personnage du film). Un titre qui compte malgré quelques faiblesses, souvent inhérentes au genre (histoire alambiquée, fin foutraque et peu crédible, acteurs plus ou moins bons…). Giallo machination par excellence, La dame rouge développe son originalité par un aspect gothique parfaitement distillé tout au long du film.
En effet, dès le départ on se retrouve dans l’immense château familial, témoin d’une affreuse légende… (Coproduit avec l’Allemagne, c’était souvent le cas alors comme pour Mais qu’avez-vous fait à Solange ? cette même année 1972, le tournage s’est déroulé en Bavière) Un endroit où on se perd facilement, où les catacombes, inondables, abritent les tombeaux de famille et beaucoup des rats, et où le soir tombé on s’éclaire à la bougie… On se rapproche aussi presque du fantastique, ces tombeaux nous rappelant ceux de la demeure de Louisiane dans L’au-delà de Fulci ; citons aussi une séquence onirique et les apparitions mystérieuses de la fameuse dame rouge, qui tel un fantôme surgit de nulle part pour multiplier les coups de couteau !
Clin d’œil à Argento sans doute, comme la mort du dealer, traîné par une voiture, qui fait songer à une scène similaire dans Le chat à neuf queues. Pour rester sur l’esprit argentien, signalons que le film fait également songer à des œuvres postérieures comme Les frissons de l’angoisse, avec cette fameuse comptine de Nicolai qui renvoie à celle de Goblin, ainsi qu’à Suspiria avec la présence de Rudolf Schündler, et par ce côté fantastico-gothique oppressant.
Miraglia remplit ainsi le cahier des charges du genre, avec des meurtres plus ou moins bien mis en scène, avec une mention spéciale pour l’empalement, et par la présence de nombreux atouts charme. À commencer par Barbara Bouchet (Milan calibre 9, La longue nuit de l’exorcisme…), bien moins sexy qu’à son habitude, qui porte le film sur ses frêles épaules. On retiendra sa prestation de femme perdue dans ses mensonges et quasi-paranoïaque, même si Miraglia lui inflige une scène de viol, traumatisante et franchement inutile, ne correspondant que peu à l’esprit du film. Une pulsion toutefois bien représentée dans les yeux fixes et larmoyants de la jolie belge…
Mais Barbara a de la concurrence ici ! Difficile par exemple de rester insensible aux charmes de l’autrichienne Sybill Danning, qui finalement sera la seule véritable caution érotique d’un film finalement bien prude à ce sujet. Marina Malfatti et Pia Giancaro complètent, joliment, ce casting féminin.
Du côté des acteurs, autant Marino Masé (Il boss, Les cannibales, Les carabiniers) assure le job, en campant un commissaire qui, comme souvent dans le giallo, n’est qu’un rôle de figuration. Autant Ugo Pagliai, déjà aperçu dans O’Cangaceiro en hollandais pas très crédible, nous décevra quelque peu. Son tandem avec Barbara Bouchet ne fonctionne pas des masses, et on a bien du mal à voir en lui un quelconque sauveur… Quant à Nino Korda, il tient malheureusement un rôle peu développé. Dommage car il avait la gueule de l’emploi !
Enfin, comme bien souvent avec le cinéma de genre italien, la musique est une véritable plus-value ici. L’ancien disciple d’Ennio Morricone, Bruno Nicolai, signe une B.O. divine nous faisant bien plus submerger que le casting…Et on retiendra la mélodie bien longtemps : Lalala, lala, lalalala… !!! Pour info, le rappeur américain Necro a repris le thème principal pour ce titre : https://www.youtube.com/watch?v=-JHBlipeD60
Un honnête petit giallo donc, que j’aurais sans doute plus apprécié en V.O., qui mine de rien s’avère original à bien des égards. On regrettera toutefois un final un peu foireux et une distribution assez décevante…
La B.O. : https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_ltb1xYpnxfDhA3M3hDtjCQd0ci4wJNhOU
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Créée
le 30 mai 2021
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