Un hymne à la vie.

Il est des films importants. La vie est belle en est un. Nous sommes face à l’histoire du monde. L’histoire noire de notre existence.

La beauté du film est de traiter cette atrocité du génocide juif sous le prisme de l’humour. Mais pas n’importe quel humour. Celui du génie pantin de Roberto Benigni.

C’est l’histoire d’un homme qui tente tout et réussit tout. Il ne doute de rien et devient un magicien de la vie. Il va épouser sa princesse, Nicoletta Brashi, et faire un enfant, Giorgio Cantarini, avec elle. Si tout va bien dans la vie de cette petite famille ; dehors, le monde s'obscurcit de patriotisme et de rejet de l’autre, du juif. Sa famille va en faire les frais.

Mais comment l'expliquer à un enfant, son enfant ? C’est la mission de Guido (Benigni) de faire de ce périple vers la mort une aventure, un jeu. Benigni devient un clown sous le regard de tout le monde. Lui s’en moque, il n’a d’yeux que pour le bonheur de son fils. Comment ne pas se mettre dans la tête de Benigni, non pas l’acteur mais l’homme. Que se passe-t-il dans la tête de Benigni pendant ces moments de tournage ? Quelle prouesse de faire de ce drame une telle beauté. Le mot est faible.

Comme les acteurs, nous sommes impuissants. Impuissants car nous contrairement aux personnages, nous savons ce qui les attend. Nous assistons à la monstruosité dont peut faire preuve l’homme. Les scènes burlesques de Benigni et les autres, sans lui, sont d’une différence totale. L’atrocité de l’homme est bien présente. Pourtant, la joie de vivre l'emporte et Benigni nous redonne le sourire.

La mort de Benigni est abominable mais magnifiquement joué. Benigni est sur le chemin de la mort mais il ne pense encore qu’à s’amuser. Sait-il vraiment où il va ? Là est la singularité du personnage.

L’enfant est vivant lui grâce à la chance. Oui Guido et son fils ont côtoyé la chance pendant tout le film. Et c’est cette chance qui donne à l’enfant la possibilité d’être vivant. Cette chance côtoyant la monstruosité de l’homme. Cet enfant passe sans doute le pus beau jour de sa vie dans ce terrifiant final.

Finalement, ce qui ressort du film est le bonheur en tout circonstance. Mais à quel prix ? Le prix de cacher toute la réalité ? Au delà du thème du génocide, le film nous fait réfléchir sur l'amour d'un père pour son fils. Le sacrifice d'un père... Ce père dont l'imperfection fait la force.

Si tout n'est pas parfait dans ce film qui peut paraître simpliste pour certain. Il nous fait croire au bonheur en rappelant la force de se battre pour les choses auxquels on croit. Tout vient avec la volonté...

Oui la vie est belle.