Je ne suis pas particulièrement fan des biographies. Du moins, des biographies autres que celles sur Napoléon. C’est donc avec une certaine appréhension, un certain doute que je me suis lancé dans la lecture de cet ouvrage.
Appréhension car la première fois que j’appris que Zweig avait aussi écrit des biographies, j’en fus étonné ;
Appréhension car jusqu’ici, je n’ai jamais été déçu par la lecture d’une œuvre de ce génie ;
Appréhension qui disparut dès les premières pages…
Car ce n‘est pas une biographie que nous révèle ici Zweig mais une véritable irruption dans ce XVIIIème siècle et la vie de cette pauvre Marie-Antoinette. Entre les intrigues politiques, les cabales et la jalousie de la cour. Nous vivons les choix auxquels fait face la princesse qui deviendra plus tard reine ; c’est une véritable épopée que nous livre ici Zweig.
Zweig nous décrit, non sans jugement, tel un moralisateur cette vie si singulière, si marquée. Les étapes qui ont fait ce que fut Marie-Antoinette. Car en plus d’être le conteur de la vie de la reine, Zweig s’en fait le fin psychologue. Une vie marquée, gâchée par un mariage avec un « pauvre type » qu’était Louis XVI. Une vie dans l’irréel, crainte dont sa mère Marie-Thérèse ne cessera de lui rappeler. Une vie traversée par les crises.
Mais en aurait-il pu être autrement, Marie-Antoinette n’aurait pu être Marie-Antoinette sans cela. La révolution aurait-elle été la même, finalement, sans cette reine rock et rococo.
Plus qu’une simple biographie, on nous dépeint ici l’histoire d’une femme, l’histoire d’une mère, l’histoire d’une amante. L'Histoire avec un grand H.
La tragédie d’une reine en inadéquation avec son temps Le destin d’une reine liée au destin de son pays. Un destin qu’elle n’a fait que subir. Une femme trop légère face à un destin des plus lourds.