Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film."
Scénario :
T.E. Lawrence, soldat fougueux (et masochiste) de l'armée britannique, s'ennuie en Egypte. Il rejoint les soldats arabes d'Obiwa.... du prince Feysal et adopte leur vêtement. Sa badassitude le conduit à devenir légendaire et celui-ci commence à être persuadé qu'il va devenir un prophète et un libérateur. Mais ça ne fonctionne pas tout à fait comme prévu.
En tant que sujet d'étude :
"La Grande Illusion" est un bon point de découverte pour les films de David Lean. Réalisateur dont je n'avais vu, aucun film.
Il faut dire qu'avec le Pont de la Rivière Kwaï et Docteur Jivago le mec est un peu incrusté dans l'inconscient collectif des spectateurs comme le spécialiste du film à gros spectacle des années 50 et 60 avec des milliers de figurants et des décors naturels. Ce qui est le cas avec Lawrence d'Arabie : ses plans de batailles et de foules, et son désert qui est tellement magnifié que ça en est devenu LA référence. Le film a acquis une "patte" année 60 mais n'a absolument pas perdu de sa splendeur et de son côté "décrochage de machoire."
A noter que le film est un cas d'école pour son utilisation des entrées et des sorties : les personnages avancent quasiment tous de gauche à droite à l'exception des moments où ils font demi tour que ce soit physiquement (la recherche d'un homme perdu dans le désert) ou symboliquement (le renoncement et le départ de Lawrence pour l'Angleterre...)
Après, on peut critiquer le fait qu'à l'exception d'Omar Sharif (excellent par ailleurs) on très peu d'acteurs vraiment arabes et que ça fait assez bizarre de voir Obiwan Kenobi ou Zorba le Grec, grimé en marron... mais c'est l'époque qui veut ça et c'est largement plus excusable que dans des productions actuelles.
Mon avis personnel :
Je n'ai rajouté ce film dans le liste du "rattrapage culturel" que parce que ma copine devait la voir pour ses cours de cinéma. Certes, c'est long, mais c'est le genre de la "fresque de guerre" qui veux ça et à raison de trois séances d'une heure, le film fut largement regardable.
Si j'ai été assez épaté par la beauté des plan, la réalisation du film et le jeu des acteurs, j'ai beaucoup aimé le fait que ce film, qui s'annonçait comme le cliché du "blanc qui libère ces sauvages d'arabes" est rapidement déconstruit pour plus être un film sur la folie personnelle d'un homme et sur le cynisme de la guerre.
Assez langue-de-pute, j'ai passé une grande partie du film à faire des blagues disant "ceci n'est pas un film sur l'homosexualité" en pointant du doigt des passages qui paraissaient involontairement gay et qui me semblaient faire parti de la naïveté de l'époque. Je fus agréablement surpris en lisant wikipédia, que c'était TOTALEMENT volontaire de la part de Lean.
Bilan : j'aime bien le cinéma de Lean, et je suis curieux de voir le "Pont de la Rivière Kwai" ou "Docteur Jivago."