Après l'expérience de Léon, Luc Besson décide de rester sur le sol anglophone (en l'occurrence ici au Royaume-Uni) pour son sixième long-métrage afin de mettre en scène l'un de ses plus vieux scénarios. Doté d'un budget plus que confortable et d'un casting en or, le réalisateur change clairement de registre pour nous offrir un véritable space-opera détonant et explosif s'ancrant immédiatement parmi les meilleurs du genre. Et si le scénario s'avère relativement très simpliste, le film va finalement droit au but, de manière certes un peu grossière mais avec une rare efficacité...
Inspiré des planches de vieux "Metal Hurlant" des années 70/80, Besson nous propose un univers cyberpunk inoubliable peuplé d'immeubles interminables, de voitures volantes, de gadgets futuristes délirants et de costumes extravagants (confectionnés par notre Jean-Paul Gaultier national). Ainsi, sans forcément tomber dans la série Z, le réalisateur français arrive à suffisamment nous en mettre plein les mirettes grâce à des courses-poursuites vrombissantes (l'échappée urbaine à bord du taxi, un moment tout simplement culte), des fusillades explosives et des combats mano a mano époustouflants, le tout épaulé par des décors surréalistes, des innovations technologiques inédites (la fameuse arme ZF-1 notamment et ses nombreuses capacités) et des effets visuels encore aujourd'hui impressionnants.
Mené par un Bruce Willis peroxydé au sommet de sa carrière, le casting suit Ian Holm, le génial Gary Oldman (qui retrouve le réalisateur trois ans après Léon, à nouveau dans la peau d'un bad guy psychotique) ainsi que la madame Besson de l'époque, la magnifique Milla Jovovich. Sans temps mort, aux personnages variés et colorés et aux répliques cultes, Le Cinquième Élément propose en fin de compte tout ce que l'on a toujours rêvé de voir dans un long-métrage de science-fiction : de l'action démesurée, un univers au-delà du futuriste, mais aussi des personnages attachants, de l'humour et de la romance, créant ainsi ici une parfaite alchimie pour un film incroyablement addictif. En somme, que l'on aime ou pas Luc Besson, impossible de renier ici le talent créatif fou du metteur en scène qui nous livre à travers cette fresque baroque et décapante l'un des meilleurs films de science-fiction, quoiqu'on en dise...