Au début des années 90, une énième nouvelle de Stephen King est portée à l'écran, celle de "La Pastorale". Pour son passage sur grand écran, seul le titre a été conservé et le nom de Stephen King n'est ici utilisé qu'à des fins commerciales ; l'auteur gagnera par ailleurs un procès pour que son nom soit retiré du film...
Le Cobaye suit en effet un scientifique œuvrant dans des expérimentations gouvernementales secrètes afin d'accroitre les possibilités du cerveau humain et va utiliser comme cobaye un jardinier simplet, lequel va très rapidement devenir hors de contrôle... Série B de bonne facture, le long-métrage n'a rien de vraiment exceptionnel mais réussit à tenir en haleine grâce à un enchaînement de séquences plutôt réussies et un scénario original finalement plus malin qu'il n'y parait.
Car si l'histoire n'a absolument rien à voir avec la nouvelle de King, elle reste toutefois très intéressante, ce mélange de thriller futuriste et de science-fiction horrifique amenant le spectateur (de l'époque) à se poser plusieurs questions quant à l'avenir de la technologie informatique. Le seul réel défaut immuable qui ternit le long-métrage reste l'interprétation où nous avons d'un côté un Pierce Brosnan à côté de ses pompes et de l'autre un Jeff Fahey très inégal : ringard en débile profond, il incarne pourtant un être terrifiant une fois sa métamorphose cérébrale complétée.
De plus, quelques séquences manquant d'un certain budget (surtout à la fin) ne réussiront pas à convaincre tout le monde mais dans l'ensemble, Le Cobaye reste un très bon film de science-fiction doublé d'une réflexion alors importante sur l'avenir et les dangers de la réalité virtuelle. Notons également que la version director's cut (certes beaucoup plus longue) change presque radicalement le film en proposant non seulement un début alternatif mais en conservant certains personnages clés et deux/trois détails plus étoffés. Film méprisé mais pourtant très agréable, Le Cobaye mérite aujourd'hui une seconde vision et une certaine estime.