Le Conquérant
4.8
Le Conquérant

Film de Dick Powell (1956)

Il suffit de parcourir rapidement l'Internet pour se faire une idée assez précise de la teneur des critiques envers Le Conquérant, production hollywoodienne en TechniColor narrant les aventures du futur Genghis Khan. Sorti il y a 60 ans, produit par Howard "The Aviator" Hughes et mettant à l'affiche les stars John Wayne et Susan Hayward, le film souffre d'une fâcheuse réputation. D'une part, le choix de Wayne pour incarner le légendaire chef mongol est régulièrement cité comme "la plus grande erreur de casting de tous les temps". D'autre part, Le Conquérant passe pour un film maudit puisque, tourné dans les parages d'un site d'essais nucléaires de l'armée américaine dans l'Utah, 91 des 220 membres de l'équipe ont attrapé un cancer, dont le réalisateur et l'ensemble les acteurs principaux...


Il va sans dire que le film le plus célèbre du quasi-inconnu Dick Powell n'a rien d'un chef-d'œuvre. Avec sa petite bedaine, ses 45 ans bien tapés et son accent traînant reconnaissable entre tous, John Wayne n'est pas crédible en futur fondateur du plus grand empire continu ayant jamais existé ! Malgré cela, Le Conquérant se laisse regarder sans trop de peine, porté par un scénario relativement efficace et une bonne dose d'action. Le triangle relationnel entre Temujin, son frère de sang Jamuga (Pedro Armendariz) et la princesse tartare Bortai constitue l'essentiel de la trame narrative, mais les personnages secondaires mongols, tartares ou chinois donnent un semblant de profondeur à l'histoire malgré leur psychologie un brin caricaturale.


Tourné dans les paysages arides et rocailleux de l'Utah, le film a évidemment de faux airs de westerns, d'autant plus avec la présence de John Wayne, l'un des papes du genre. Dans les scènes d'actions, le petit gimmick employé pour tenter de s'en démarquer - les attaques mettent systématiquement en scène des cavaliers descendant les flancs des montagnes au galop, et non pas évoluant sur le plat comme, généralement, les Indiens ou la cavalerie U.S. - prête à sourire... Mais globalement, Le Conquérant est un divertissement plutôt sympathique, bien que kitschouille et frisant parfois le grotesque, mais en tous cas il ne mérite pas totalement sa si vilaine réputation.

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le 11 nov. 2016

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The Maz

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