Le site est en ligne, vous pouvez désormais revenir à vos activités habituelles. On vous remercie pour votre patience et votre soutien !
(Il est encore possible que le site rencontre quelques problèmes de performance)

Analyse du patrimoine culturel de la France - Bebel - épisode 1

Belmondo est mort, ça a secoué la France (au sens corps social). J'avais vu beaucoup de Belmondo, mais assez peu de Bebel, son ersatz à partir des années 70. Un peu comme Gainsbarre avait fini par remplacer Gaisnbourg. Pour le meilleur ou pour le pire ?


Pourquoi regarder ce film ?


1/ Il faut comprendre ce phénomène de la bebellisation de Jean-Paul (enfin, on n'est pas obligé, mais ces phénomènes culturels qui font émouvoir la France profonde m'intéressent). Et la bébellisation, c'est les années 70. Pierrot le Fou, un Singe en hiver, Léon Morin prêtre, c'est pas Bebel, c'est Belmondo. De même, Itinéraire d'un enfant gâté ou L'inconnu dans la maison ne sont plus du Bebel.


2/ C'est un film qui porte certaines valeurs auxquelles je pourrais souscrire (je dois dire que je ne m'y attendais pas) : la dénonciation de la consommation, du capitalisme textile du nord de la France, de la collusion des élites au service de leurs propres intérêts. Ce n'est pas subtil, mais c'est inattendu et pas si mal. Il nous fait aussi replonger dans les années 70 avec délice (les paysages urbains, les dejeuners d'affaire arrosés, les looks).


3/ Belmondo retient son jeu. Il est moins flamboyant que d'habitude à cette époque. On aurait presque pu mettre Delon à sa place. Solitaire, vengeur, pas trop de tactac badaboum, pas trop d'espionnage et châtaigne. On se croirait presque dans un polar classique.


Pourquoi ne pas regarder ce film ?


1/ Ca manque de rythme, Verneuil est un peu fatigué. On a du Bebel à tous les plans ou presque. Ca finit par lasser. Quand on voit ce que fait Don Siegel avec l'inspecteur Harry à la même époque, la comparaison fait très mal.


2/ Les femmes y ont un rôle déplorable de faire-valoir. Ici, Marie-France Pisier tombe tellement facilement dans les bras du gentleman que ça enlève toute crédibilité au couple. Qui plus est un gentlemant qui n'en a rien à foutre de cette femme. Cette relation est incompréhensible. Je ne m'arrêterai même pas sur la relation qui clot le film avec une autre femme, complètement improbable. La rencontre, les dialogues, le jeu de l'actrice, tout est foiré.


3/ Toute la séquence dans le casino / bordel n'est pas inintéressant, mais n'essayez pas, encore une fois de faire la comparaison avec la flamboyance de Scorsese. Alors que c'était bien le but recherché. Mais c'est filmé à plat, en économie de moyens, pour le coup. Le cinoche à papa. C'est bien pour finir la semaine devant le film du dimanche soir de TF1, mais ça manque de souffle, alors qu'il y avait de quoi faire.


Bref. C'est pas déplaisant, mais tout est centré sur Belmondo, on se dit que ça suffira à faire des entrées, et en plus, c'est vrai, ça les fait...
Vous me direz, mais arrête de comparer les films français aux films américains dans les années 70, ça n'a rien à voir ! Ah bon ? Alors, regardez ça avant quand même.

John-Peltier
6
Écrit par

Créée

le 8 sept. 2021

Critique lue 170 fois

2 j'aime

1 commentaire

John Peltier

Écrit par

Critique lue 170 fois

2
1

D'autres avis sur Le Corps de mon ennemi

Le Corps de mon ennemi
Ugly
8

Une ardoise à payer

Ce film fait suite aux films de Verneuil, le Casse et Peur sur la ville, ainsi que l'Alpagueur de Labro qui étaient des polars basés sur l'action et la dérision, avec un Bébel détendu et jovial. Ici,...

Par

le 26 févr. 2019

37 j'aime

23

Le Corps de mon ennemi
Plume231
5

Le Retour du proscrit !

Ce film est situé au début de la deuxième partie de la carrière de Jean-Paul Belmondo (qui durera jusqu'à l'échec du Solitaire !). La période où cet acteur légendaire alternait films d'auteur avec...

le 8 sept. 2021

24 j'aime

11

Le Corps de mon ennemi
JeanG55
8

Nous lui avons mis le pied à l'étrier, messieurs. Nous l'avions adopté.

Dans la filmographie de Verneuil, ce film se situe après "Peur sur la ville" et avant "I comme Icare". Et côté Jean-Paul Belmondo, ce film se situe entre "l'alpagueur" (Labro) et "l'animal" (Zidi) /...

le 28 mars 2022

13 j'aime

5

Du même critique

The Downward Spiral
John-Peltier
8

Le suicide en un album - acte II

Parce que l'essentiel c'est les 3 points. Pourquoi écouter cet album : 1/ C'est album majeur des années 90, à la fois précurseur, expérimentateur, mais aussi, dans une certaine limite, grand public...

le 15 juil. 2021

8 j'aime

Total Trax
John-Peltier
8

L'érudition au carrfour du cinéma et de la musique

Chez moi (et pourtant on est un peu), je suis le seul à éprouver de l'intérêt pour la musique de film. Il devient alors difficile pour moi d'écouter des podcasts de 3 heures sur de la musique un peu...

le 17 août 2021

7 j'aime

3

We're OK. But We're Lost Anyway
John-Peltier
8

Progressif et surréaliste (mais pas que)

Voilà.A force d'écouter des albums, vieux, pas vieux, on finit par découvrir des artistes qui t'offrent enfin un truc qui parle à ton coeur et ton intelligence.Orchestre tout puissant Marcel Duchamp,...

le 13 oct. 2022

5 j'aime

2