Juste un an avant que Pierre Richard ne travaille avec Francis Veber dans La chèvre, il a été dirigé par Gérard Oury et sa fille scénariste Danielle Thompson dans Le coup de parapluie, qui reprend la trame du Grand blond (1972). Pierre Richard joue donc un gaffeur récidiviste qui va malgré lui déjouer les plans d'une bande de mafieux. Ca aurait pu être un coup dans l'eau si Oury n'avait pas eu la bonne idée d'en faire une satire de James Bond, entre grand méchant, seconds couteaux, villa de luxe et belles filles (dont Valérie Mairesse, épatante). Il se paye même le luxe de débaucher Gert Fröbe, un des meilleurs antagonistes de James Bond (dans Goldfinger en 1963) pour son film.
Le mélange des genres est jubilatoire, et Pierre Richard parvient avec sa candeur ce que Belmondo, qui se voulait une caricature de l'agent secret britannique dans Le magnifique (1973), avait raté. Alors que notre Jean-Paul national ne faisait qu'exagérer un peu ses cascades en ne se départissant jamais de son air de m'as-tu-vu, le cabotinage candide de Pierre Richard subvertit complètement son modèle en se faisant pourchasser pas ses amantes jalouses, en faisant le chien mangeant son ragoutoutou dans une publicité et en devenant espion à l'insu de son plein gré. Un film d'espionnage avec ce « cabot de troisième ordre », c'est jubilatoire on vous dit !
Beaucoup plus maîtrisé que le poussif La carapate, cette deuxième collaboration avec Gérard Oury offre à Pierre Richard son meilleur rôle comique.