Le Dernier Pub avant la fin du monde par Zogarok
Le Dernier Pub est un succès gigantesque, cette grasse comédie est même très bien reçue par les professionnels. Et alors ? C'est juste le film beauf du moment, dans la lignée de Very Bad Trip. Avec toutefois son supplément SF et le concept rigolo assorti, créatif mais au potentiel non-achevé.
Cinq potes de fac ont vieillis, certains sont devenus matures, businessman ou embourgeoisés, un autre est resté une brave loque : c'est la réalité de Gary King, qui tente de recréer la bande pour allez jusqu'à la fin du monde, c'est-à-dire l'ultra-cuite prodigieuse. Chacun a ses rêves de jeunesse non accomplis ; quel mauvais esprit, quelle aigreur chez celui qui regarderait la chose avec une pointe de dédain ou de condescendance ; quels rabats-joie ceux qui en seraient carrément irrités. Le message est limpide.
Mais plutôt que de se limiter à cette divergence, on peut concéder au film d'atteindre ses objectifs. Et même, de savoir passablement arracher quelques sourires ou soupirs, résignés mais complaisants par charité et politesse. Mieux, on peut s'autoriser quelques espoirs, surtout qu'on sait en avoir pour cent-dix minutes. D'ailleurs, ce délire où les cinq potes choisissent la stratégie de l'autruche pour ne pas attirer l'attention est prometteur et permet au Dernier Pub d'imposer une petite signature. La métaphore vivante sur l'aliénation est même amusante, donnant lieu à des envolées folkloriques un peu ratées mais dans un bon esprit.
Toutefois l'escapade a beau virer à la SF, après la découverte des humanoïdes et de l'anecdote du liquide bleu, c'en est globalement fini des surprises. Petit mais, c'est vrai, pas si déplaisant en définitive avec une intéressante vision des ''infiltrés'' de l'esprit de sérieux et du conformisme post-adolescent.