Polar descriptif et assez prosaïque, divertissement fiable et efficace. Le niveau est celui d'un film d'exploitation contemporain secouant et cognant allègrement son petit monde. C'est à proscrire pour les spectateurs en quête d'originalité, à recommander pour ceux lassés des thrillers timorés. Pourtant les bavardages ne sont pas exclus : le film est lent pour lancer les réelles hostilités et boucler la collaboration. Il préfère traîner autour des motivations des deux protagonistes. Comme il ne vise pas de grandes découvertes ou des sommets d'intelligences, il aurait gagné et nous aussi à se passer d'explications – éventuellement pour multiplier les démonstrations comme celles introduisant ses champions, quoique le résultat soit déjà gratiné.
Les portraits ne sont pas géniaux mais les profils assez truculents. Le gangster est un pourri blasé paroxystique mais taiseux et sans méchanceté fondamentale – un Clint avec des responsabilités. C'est clairement le leader de cette galerie emplie de testostérone où les individus sont plutôt agréables mais pas respectables (ou parfois joyeusement méprisables et idiots, même s'il y aurait de quoi pleurer, par exemple de ce larbin fanatisé). Le flic est le plus turbulent – un jeune fougueux, quasiment un chien avec la ruse en bonus, qui ne volera pas ses deux coups dans la colonne. Le démon de l'affaire est une sorte d'ovovivipare transi mais exténué avec la peau grasse et les idées sombres. Son intérêt (encore plus que celui de Don Lee) tient à sa gueule et son attitude : on dirait un croisement entre le nain diabolique de L'homme au pistolet d'or, un autre hippie dissident de l'époque Charles Manson et Gaspard Ulliel dans Hannibal les origines.
Les scènes d'action sont musclées (avec une poignée de détails burlesques 'sans le faire exprès') tout en restant loin des références telles que Raid 2. Les manques techniques se font alors sentir, notamment lors du passage rempli d'éclats de verre. La vraisemblance dans l'ensemble potable est jetée aux oubliettes le temps d'une bagarre seuls contre tous aux conclusions dignes d'un cartoon. L'esthétique peut se faire kitsch, en particulier lors des descentes surmontée d'un petit air ringard et dynamique. C'est raccord avec le mépris de la subtilité et les lettres du titre couvertes de sang. La fin livre sans surprise un incitatif à la peine de mort digne de Schumacher (8mm, Le droit de tuer), puis une image finale où la confusion des démons semble l'emporter.
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