Il était une fois un monde parallèle, évoquant le japon féodal, peuplé d’animaux anthropomorphes. Le seigneur de la contrée souhaitait céder sa place. Deux candidats se présentèrent. Iôzen était sage, courtois et travailleur ; Kumatetsu violent et indiscipliné. Pour prétendre à la succession, le second devait prendre un élève.
A neuf ans, Ren perd sa mère et fuit son tuteur. Livré à lui même, le jeune humain erre, hurlant sa colère. Ren rencontre Kumatetsu.
J’aimais tout chez Hosada. Son Baron Omatsuri et l'île secrète nettement supérieur aux autres opus de de la franchise One piece ; le doux Traversée du temps ; l’inégal Summer Wars, l’admirable Enfants loups.
Le dessin et l’animation sont parfaits. Son travail sur les visages des deux héros est fascinant. Mille fois, il renouvelle les expressions du triptyque fâcheries, courroux, réconciliations, tout en vieillissant le garçon. La relation maître apprenti, un poncif du cinéma, parvient à surprendre. L’enfant éduquera l’adulte et tous deux guériront de leurs blessures enfantines. Tout va bien ? Presque. Le film souffle d’un scénario bancal et de seconds rôles insignifiants. Impossible de s’attacher aux comparses de l’ours, à son inconsistant adversaire, à la famille du gamin ou à la transparente Kaede.
Un mot sur l’histoire. J’ai trop déploré le manichéisme dysnéen ; la gentille et pure princesse opposée à la marâtre/sorcière ivre de jalousie ; pour ne pas apprécier sa tentative. Alors que le film semblait aller vers sa conclusion, un nouvel opposant se présente. Le jeune guerrier se laisse consumer par la haine, visualisée par un soleil noir. Ce même astre morbide que Ren avait connu, le soir de la mort de sa mère. A l’issue d’un dernier et très plaisant combat, Ren vaincra Ichirôhiko, qui se réveillera apaisé.
Je résume. Pour Hosada, le mal est une boule noire qui surgit, grandit et disparait, soit sous la longue influence d’un maître aimant, soit sous celle, brutale, d’un coup de sabre.
C’est court.