Ascension, chute, rédemption… le rêve américain se décline souvent ainsi à l’écran. Aussi convenu soit-il, ce schéma rafle ici la mise. Scénariste star ("À la Maison-Blanche", "The Social Network"), Aaron Sorkin passe à la réalisation avec ce portrait de femme qui, en mode borderline et miroir du côté obscur de l’Amérique, évoque un certain "Loup de Wall Street". Virtuose du verbe, Sorkin cisèle à partir de faits réels une partition sur mesure pour son actrice, l’irrésistible et brillante Jessica Chastain, une fois de plus nommée aux Golden Globes. D’évidence, elle l’hypnotise, même si son "Grand Jeu" dispose d’autres cartes premium : Idris Elba, dont le charisme en impose, et Kevin Costner, parfaitement détestable en pater familias psychorigide.
Clin D'œil :
Le grand jeu est la fascinante adaptation du livre autobiographique Le grand jeu : Les mémoires d'une reine du poker déchue, publié par Molly Bloom en 2014. La jeune femme y raconte comment elle s’est reconvertie en organisatrice de parties de poker privées et clandestines après avoir dû renoncer à une place dans l’équipe olympique américaine de ski de bosses.
D’abord assistante d’un agent immobilier qui organisait ce type de parties avec ses amis de la jetset, Molly Bloom a rapidement eu l’occasion de voler de ses propres ailes, proposant les soirées poker les plus courues de Los Angeles, puis de New York. Les joueurs, triés sur le volet, étaient notamment des milliardaires texans, des mafieux new-yorkais, des sportifs internationaux, mais aussi des acteurs hollywoodiens de premier plan.