Poudre aux yeux.
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Détester un spectacle de Sam Raimi, c'est dur. Le spectateur pas trop blasé sera toujours séduit par le charme artisanal et l'énergie de sa mise en scène, ou bien par la candeur presque juvénile de son propos (quand bien sûr il ne réalise pas des drames sombres et déprimants à la Un Plan Simple).
De fait, on n'est pas étonné de trouver dans son magicien d'Oz un "monde fantastique" foisonnant de bout en bout, illuminé par un travail d'effets spéciaux souvent formidable, et esthétiquement loin du mauvais goût qui plombait l'accablant Alice de Tim Burton. Par ailleurs, l'utilisation de la 3D est excellente : pour s'en rendre compte, il suffira au sceptique d'admirer le générique old school et le prologue en noir et blanc.
Oui, Oz est une féérie très agréable à l'oeil. Alors, pourquoi une notation aussi cruelle ? Deux raisons : d'abord, le manque d'originalité de son scénario, qui tire rapidement au flanc, ne parvient pas à faire exister des personnages pourtant intéressants en théorie (comme Theodora, la sorcière trompée), et se plante parfois carrément (le singe volant, sorte de parent pauvre de l'âne de Shrek). Ensuite, et c'est là impardonnable, l'échec presque total de son casting : James Franco, une fois de plus sous Lexomil, n'a vraiment pas l'étoffe d'un personnage principal, a fortiori héroïque ; Michelle Williams en blonde immaculée a le charisme d'un jambon-beurre ; Mila Kunis, toujours adorable (-ment bonne), ne sait malheureusement toujours pas jouer ; quant à Rachel Weisz, elle se demande ce qu'elle fout là. Alors, avec suffisamment de bonne volonté, on peut justement apprécier les efforts de cet essai loupé, la performance comique de Zach Braff (une des seules convaicantes du film), et China Girl, la poupée de porcelaine, qui donne tout son sens au terme "adorable" (mais moins bonne que Mila Kunis). Soit un argument bien mince pour une production à 215 millions de dollars (il y a quinze ans, c'était une somme réservée à deux ou trois monuments historiques financièrement borderline).
Remarque au passage : vive le casting pluri-ethnique du "gentil" village, avec ses forgerons noirs, et ses villageoises asiatiques, qui arrive à racialiser sans effort un spectacle qui était jusque là déconnecté de ce sujet déjà trop encombrant, au nom d'un politiquement correct/minoritisme qui se mange finalement un mur - ou l'antiracisme s'illustrant une nouvelle fois comme forme moderne du racisme. Ah, ces Yankees.
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Créée
le 2 juin 2013
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