Réputé pour être l'un des "rares films" à être meilleur que son premier opus, je me trouve, qu'à le revoir, le Parrain 2 est un peu en deçà du Parrain.
Si tous les passages avec Robert De Niro jouant le rôle d'un jeune Vito Corléone sont super bien, avec son ambiance de début de siècle et ses histoires de petites magouilles, l'intrigue de Michael a bien du mal à autant me captiver que dans le premier. En cause un scénario que je trouve bien trop touffu, avec de nouveaux personnages à intégrer et des retournements de situation que j'ai du mal à comprendre. Et lorsque tu te retrouve à lire wikipédia pour comprendre certaines parties de l'intrigue, c'est un mauvais signe.
Dommage, puisqu'en dehors de ça, le Parrain 2 montre que Coppola a eu droit à un budget bien plus conséquent : figurants en pagailles, décors d'un New York début de siècle et d'un Cuba pre-revolutionnaire, mise en scène impeccable. Les acteurs reprennent du galon et sont tous très bons. C'est marrant de voir qu'on regarde Al Pacino pour iconique dans son rôle de Tony Montana, alors qu'en Michael Corleone, le personnage est un bien meilleur malfrat, intelligent, calculateur. Même si je dois avouer qu'au fond, c'est aussi un looser...
... celui-ci fini par détruire la "famille" au sens premier que son père avait créé, avec des frères qui s'aiment et qui s'entraident. Le film se termine par la vision d'un homme qui a triomphé de tous les obstacles mais qui est définitivement devenu seul et froid, ayant perdu son humanité.
Ceci dit le film dure cette fois-ci 3 heures et demi... et on l'a regardé une nouvelle fois d'une traite alors qu'on avait commencé le visionnage sur les coup de 22h. Malgré l'existence d'un entracte au milieu du film où on s'est dit "bon, on coupe là et on reprend demain" on a fini par regarder la suite sans s'arrêter.
Si certaines personnes ressentaient que le premier film montrait la mafia sous un aspect positif, le second est encore moins complaisant avec la famille Corléone (même si le jeune Vito joué par De Niro nous semble par des égards, plutôt sympathique.)
Les anecdotes sur le film sont légions et elles réhaussent mon respect pour Copolla, celui-ci ayant été obligé de changer son film par des contraintes de dernières minutes... qui s'avèrent au final plutôt bonnes. J'aime l'idée qu'un réalisateur se serve des péripéties de tournages et des suggestions de son équipe technique pour rendre le tout meilleur.
- L'intrigue de Hyman Roth emmené à l'hopital et tenté d'être descendu fut créé parce qu'une partie du tournage en républicaine a été ajournée, les acteurs étant devenu malades.
- Le fait que Kay se suit faite avortée fut rajouté plus tard.
- Le caméo que devait faire Marlon Brando fut annulé, obligeant la production à créer une scène où celui-ci est vu hors champs. Outre que cette avant-dernière scène se recentre sur les frères Corléone (dont deux sont morts) elle se termine par un Michael, seul dans la cuisine familiale, ce qui augmente encore plus l'impression qu'il a finalement détruit ce que son père cherchait à créer. Et ça, c'est fort.
Après, le remplacement de Clemenza par un Pentangeli inventé pour l'occasion, a tendance à alourdir le mille-feuille des nouveaux personnages autour de la famille Corléone, même si, au final, ce point est plutot bien expliqué durant le film. Je regrette aussi que parmi les flashbacks on ne voit pas Vito Corléone adopter Tom Hagen ainsi que les circonstances dans lesquelles cela s'est fait. Mais, bon, je pinaille un peu.
En définitive, j'ai vraiment du mal à séparer les deux films estimant qu'il faut souvent regarder les deux dans la foulée, ou peu de temps l'un après l'autre. Les deux formant un tout assez cohérent... le troisième... c'est une autre paire de manche.