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Cette seconde partie du Parrain est peut-être la plus complexe et la plus ambitieuse de la trilogie de Francis Ford Coppola. La force des liens du sang prend une portée plus dramatique encore que dans le premier volet. La séparation du film en deux parties distinctes temporellement et qui se focalisent chacune sur un protagoniste permet au spectateur de s’ancrer dans la vie du clan Corleone et, quelque part, d’en faire partie. Car en le mettant dans la confidence sur la vie de Vito Corleone, de son enfance en Sicile à son ascension à New York, Coppola distille habilement au spectateur l’impression de mieux connaître Vito que son propre fils, Michael, et ce malgré l’admiration sans borne que lui voue son fils. La trilogie du Parrain possède cette force inégalée d’intimité entre le spectateur et cette famille qui s’aime à en crever.


Ce film est un retour aux sources, un retour au patriarche. Michael, qui désire être comme son père, est à l’apogée de son pouvoir et de sa réussite. Aspirant à être à son tour le digne chef du clan Corleone, il dirige d’une main de fer sa famille, se montrant impitoyable avec sa sœur Connie et son frère Fredo. Petit à petit, la famille se délite avec en point d’orgue l’assassinat de Fredo par un porte flingue de Michael peu de temps après le décès de leur mère.


Alors que le personnage de Michael s’enfonce de plus en plus dans une profonde solitude à chaque scène, Coppola met en parallèle l’ascension professionnelle et familiale de Vito. Le contraste est saisissant. Chaque victoire du père fait écho à chaque défaite du fils et tout ce qui semble avoir été construit est froidement réduit à néant.


Robert De Niro est exceptionnel dans son rôle de Vito et reçut d’ailleurs l’Oscar du meilleur second rôle. Sous son apparence timide et désinvolte, Vito est prêt à tout pour mettre sa jeune famille à l’abri du besoin. La scène de la procession démontre parfaitement cette terrible volonté. Vito, qui devait donner 600 dollars au boss du quartier, Fenucci, ne lui en apporte que 100. Fenucci, qui accuse le coup, accepte tout de même. Cet aveu de faiblesse sonne son glas, car Vito va le traquer dans la procession et l’assassiner froidement pour prendre sa place.
L’interprétation d’Al Pacino n’est pas en reste. Seulement deux ans après la première partie, l’acteur semble en avoir pris dix. Son jeu de plus en plus froid va de pair avec la solitude qui le gagne et termine en apothéose avec cette dernière scène où assis dans son jardin, il contemple pensivement l’horizon, seul avec ses souvenirs et ses regrets.


Raflant 6 Oscars dont celui de meilleur film et meilleur réalisateur, Le Parrain : 2e Partie renvoie à de multiples reprises à la première partie. Ces deux films, complémentaires, forment l'une des plus belle histoire du cinéma, celle de la famille Corleone.

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le 4 juin 2016

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Vincent-Ruozzi

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