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Analyse du patrimoine culturel de la France - Bebel - épisode 3

J'avais choisi 3 Bebel, pour comprendre le phénomène Bebel, qui ne m'avait pas échappé, mais que j'étais sans doute trop jeune pour avoir vécu en live ou pas encore en maturité cinétographique suffisante. J'étais bien allé voir Joyeuses Pâques au cinéma, mais j'avais surtout été très ému par les seins de Sophie Marceau.
Bref, après : Le corps de mon ennemi puis Flic ou Voyou, voici le Professionnel. Sans doute le mieux produit des trois, et désormais le plus "cannonisé" par la république laïque de la France. Après j'arrête, parce qu'on finit par comprendre les ressorts et que pour ma part, ils me fatiguent. Et pourtant, et pourtant.


Pourquoi regarder ce film ?


1/ Le plus évident : la musique. Les funérailles nationales qu'il a reçues, c'était ça, Chi mai. Bon, il faut casser un mythe. Cette musique n'a pas été écrite pour ce film. Elle est sortie pour un autre film. Pas grave, mais, entre penser que Morricone a écrit pour toi et penser qu'il a accepté qu'on reprenne sa musique (moyennant finances), c'est pas la même. Mais quelle musique...


2/ On ne s'ennuie pas. Un film d'action efficace, à vrai dire. Pas de faux rythme. Ca tourne bien dans l'enchaînement des scènes. Et évidemment la scène finale.


3/ Allez, un petit coup sur la Françafrique, ça fait pas de mal. Notre belle démocratie s'appuyait et s'appuye encore sur ce genre de pratiques, la défense de petits tyrans installés sur les ruines des colonies que nous avons laissées et que nous continuons, grosso modo, de laisser à l'état de république corrompue.


Pourquoi ne pas regarder ce film ?


1/ La première partie de ce film se déroule en Afrique. Autant, la mise en évidence du drame de la guerre civile permanente peut être prise comme un bon point pour Bebel, autant, toute la période de captivité, de même que l'évasion, sont, d'une part, très peu crédibles (ces bastons sont, a minima, tellement dépassées aujourd'hui, mais peut-être déjà à l'époque), mais surtout, l**a nécessité du film de mettre Bebel en évidence, nous dispense d'en savoir quoi que ce soit sur les autres captifs, tous noirs**, et peut-être pour des raisons plus défendables.


2/ Toujours ses relations aux femmes : mes filles diraient "vrai homme a deux ou trois femmes".


3/ Je l'ai déjà dit : cette recette presque invariable, de l'homme solitaire que ses femmes attendent transies, mais qui cherche surtout vengeance auprès de défenseurs de la démocratie tous corrompus me fatigue.


Conclusion de ces visionnages, admettons-le, plutôt pas ennuyeux : nous faisons face à cet homme viril qui défend la France de la corruption de ses élites et de sa police. Cette corruption est sans nuance, et sans espoir. Cet homme, c'est celui que pleure aujourd'hui tous nos tenants de la droite dure.
Et pourtant, je ne peux pas dire que je n'ai aucune sympathie pour cet homme. Mais quittons un instant Bebel, et regardons le Belmondo de Pierrot le Fou, de Léon Morin Prêtre, d'Itinéraire d'un enfant gâté, d'un Singe en hiver, et constatons que c'est un sacré acteur, et que quand il se laisse porter par le projet d'un autre plutôt que par le sien, ça donne de sacrées bonnes choses.

John-Peltier
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le 12 sept. 2021

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John Peltier

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