Lautner, Audiard, Morricone, les potes Robert Hossein, Pierre Vernier, Michel Beaune... tout est réuni autour de la vedette Belmondo pour assurer un spectacle calibré et cousu main. Le contrat est respecté, rien à dire, Bébel fait du Bébel en promenant son magnétisme et ce charme viril dont il a le secret, ainsi que son caractère fanfaron, tout en affirmant sa puissance d'acteur dans ce rôle de Josselin Beaumont, agent secret pourchassé. Derrière le divertissement, Lautner se permet une petite satire des milieux politiques et policiers aux intentions ambiguës dans leurs relations diplomatiques avec certains pays d'Afrique, mais il n'oublie pas qu'il est un amuseur en détendant ce climat cynique par 2 ou 3 bagarres et quelques bons mots bébéliens, le tout sur les violons magiques du maestro Morricone qui offre ici au moins 2 morceaux inoubliables ("Chi maï" et "le Vent, le cri") dont l'un sera hélas galvaudé par une stupide pub de bouffe pour chiens. La scène finale tournée au château de Maintenon, où Belmondo trouve une de ses rares morts à l'écran, a traumatisé beaucoup de fans à l'époque, c'était en effet risqué de choisir cette option. On est en 1981, c'est l'un des derniers gros succès populaires de Belmondo où son physique et sa forme sont encore avantageux et photogéniques ; et ce film au ton parfois dur (déridé par des répliques qui tuent) a plus de 35 ans, avec une affiche dure et agressive dessinée par Mascii, typique de l'époque, et il a toujours autant de punch.