Vous en avez marre des adaptations live et autres remakes de Disney (comme je vous comprends) mais vous aimeriez bien avoir un peu de Roi Lion quand même dans vos petits yeux rêveurs ? J'ai ce qu'il vous faut.
Pendant près de 15 ans, Disney a sorti un grand nombre de suites de ses longs métrages directement en vidéo. L’ambition technique est moindre, et parfois le scénario fait peine à voir, quand il n’est pas à deux doigts de trahir l’oeuvre originale comme Frère des ours 2. Et puis il y a de belles surprises, comme celui-ci, sorti dix ans après le Roi Lion.
Le film avait déjà eu sa suite directe en 1998 avec l’Honneur de la tribu, sorti aussi en vidéo. Celui-ci commence avant les évènements du Roi Lion et se poursuit en parallèle de ce qu’il s’y passe, en se centrant autour du duo de Timon et Pumba. D’où le titre original, Le Roi lion 1½.
C’est ainsi que nous découvrons d’où vient Timon, d’une tribu de suricates où il ne se révèle pas à sa place : il creuse mal, il fait mal le guet. Après une rencontre avec le sage Rafiki, il décide de partir à l’aventure. C’est alors qu’il fera celle du débonnaire Pumba. Puis leurs péripéties se croisent avec celle du film original, de la présentation de Simba enfant aux animaux du royaume au combat contre Scar. Le film offre ainsi plus de scènes avec Simba, Timon et Pumba tandis que nous découvrons ce qu’ils pouvaient faire à d’autres moments, telles que la fuite des gnous ou pendant la chanson « Soyez prêtes ».
Il s’immisce donc dans ses scènes iconiques, en leur offrant un autre regard. Quand les animaux s’écroulent à la fin de la chanson « Je voudrais déjà être roi », c’est à cause de Timon. La chanson « La nuit brille sous les étoile » prend une autre tournure avec les interventions du duo pour empêcher l’idylle naissante des jeunes lions. Bien sûr, il faut accepter la réinvention de certaines scènes, ou en tout cas ce qu’on avait cru jusqu’à alors. Mais cela s’intègre assez bien et ne dénature pas le prestige de l’original. Et puisque nous regardons le film en même temps que Timon et Pumba qui apparaissent parfois en silhouettes chinoises pour commenter les scènes, cela nous rappelle la nature fictionnelle de cette œuvre. L’incrédule pourra toujours considérer que ce n’est qu’une histoire que se racontent ces fabulards de Timon et Pumba.
C’est en tout cas un régal de retrouver l’univers du Roi Lion. Évidemment, il en reprend les grands points, mais il ne trahit pas ses personnages. Timon reste un grand affabulateur, même si le film lui apporte aussi de nouveaux traits notamment avec son rapport à la famille, Pumba est toujours la créature parfois sale mais timide et gentille et le Simba adolescent roule des mécaniques. Le duel Timon Simba pour le gobage d’escargots est ainsi un grand moment, parodiant avec plaisir les western italiens. Comme pour le précédent, les voix originales sont toujours présentes.
Bien que produit pour le marché vidéo, rappelons-le, le dessin animé n’a pas à être embarrassé devant l’original. Il ne s’agit pas d’une suite au rabais. On sent qu’il y a plus d’intervention informatique que dans celui de 1994, mais le film n’hésite pas à multiplier les personnages à l’écran, comme pour le clan des suricates. L’animation est soignée, et se hisse parfois au niveau du premier Roi Lion sur certains points telles que celles de ses personnages. Les mimiques des personnages sont respectées à la lettre, c'est un plaisir que de les retrouver.
Bien sûr, peut-être que certains désapprouveront qu’on puisse toucher à l’iconique dessin animé de 1994. Et pourtant, tout est fait avec le plus grand respect. Le film est à l’image de ses personnages principaux, malicieux et ingénieux. Le Roi Lion 3 est d’une grande drôlerie, une belle petite réussite qui mérite d’être vue par tous.