Je me plaignais quelques jours plus tôt du film The Last Dragonslayer pour son petit désordre de montage mais là, j'ai trouvé le digne successeur dans la catégorie "mon montage est bordélique et j'ai mieux".
Le Secret de Moonacre, un film plus Fantastique que Fantasy même si on peut débattre, réalisé par Gábor Csupó (le même qui a réalisé Le Secret de Térabithia dont on peut retrouver de nombreux points communs) et adapté du roman Le Cheval d'argent de Elizabeth Goudge. Au premier regard, il ne s'agit pas d'un film très méchant mais il souffre de quelques défauts qu'il ne parvient ni à cacher ni à véritablement compenser.
Nous suivons l'histoire de Maria Merryweather, jeune orpheline qui hérite de son père un vieux livre contant l'amour de deux personnes dont une malédiction a frappé les deux familles suite à un excès de cupidité et d'orgueil. Notre héroïne se rend alors compte que cette histoire s'est réellement déroulée et qu'elle est la seule à pouvoir contrer le maléfice qui menace de détruire Moonacre.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.
Alors... Ce film a de nombreuses bonnes idées mais également de mauvaises façons de les mettre en scène. L'histoire est, certes, intéressante mais pour une production qui se veut plus Fantastique que Fantasy, je trouve que les réactions ou les questionnements des personnages vis-à-vis des phénomènes extraordinaires qu'ils vivent sont un peu effacés, si ce n'est complétement absent. Je chipote peut-être, mais je m'attendais à vraiment plus de surprise et d'étonnement (du moins une surprise plus accentuée) quant à l'apparition et la découverte de ces éléments magiques. Outre cette petite déception, si l'histoire semble sympathique, la manière dont elle est présentée est quelque peu limite : des ralentis - que j'ai absolument détestés, des accélérations, des plans qui durent beaucoup trop longtemps... Un mélange de tous ce qui peut être désagréable pour un visionnage. J'ai eu l'impression que l'on tentait de nous gaver d'éléments sans prendre le soin de nous laisser digérer. Pourtant, l'histoire est intéressante et propose de nombreuses idées bien pensées et bienvenues comme les nombreux jeux avec les miroirs, les quelques symboliques intéressantes...
Pour les personnages et les acteurs.
Je ne sais pas trop... Pour les acteurs, outre le ravissant minois de Dakota Blue Richards que nous pouvons apercevoir dans À la croisée des mondes : La Boussole d'or, j'ai l'impression (j'ai eu beaucoup d'impressions avec ce film) que les acteurs étaient un peu effacés, animant des personnages sans grandes saveurs pour la plupart, déclaration visant surtout les personnages secondaires et même les figurants. Fort heureusement, la majorité des personnages principaux demeurent sympathiques à suivre ou à comprendre.
Pour ce qui est des effets spéciaux, on a quelque chose de correct. Ce n'est pas de la grande qualité mais cela demeure honorable même si certaines séquences peuvent laisser un peu confus.
Je dépose cela ici mais les costumes sont une des véritables qualités de ce film ! Le style victorien donne comme une atmosphère rafraichissante au film ; les mots sont douteux mais le message est là.
Pour les combats, bien qu'ils ne soient pas très nombreux, ils sont affreusement mous. Heureusement, quelque part, que le film ne repose pas seulement sur cela.
Pour les paysages, ça demeure très basique.
Pour les musiques, quelques morceaux attirent mais sans plus.
Ce film n'est pas effroyablement mauvais, en réalité, il n'est pas mauvais tout court. Mais il est maladroit, que ce soit dans la réalisation à proprement parler ou dans l'histoire avec ses nombreux défauts et interrogations, ceci encore une fois malgré des idées intéressantes et des mises en scènes bien pensées. C'est extrêmement mitigé que l'on repensera à notre visionnage dès l'arrivée du générique de fin car si l'on passe un relatif bon moment devant ce film, on passe également une bonne partie du visionnage à se poser des questions sur les réactions, sur le comportement des personnages... et c'est un petit peu dommage car cela gâche l'immersion. A regarder tout de même, ne serait-ce pas se forger un meilleur avis.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !