Indéniablement, une pièce maitresse du 7ème Art. La réalisation improbable et simultanée de la trilogie inadaptable de Tolkien sur grand écran. Malgré quelques raccourcis évidents (Arwen beaucoup plus mise en avant, prélude contre Sauron écourté...) et autres oublis volontaires (Tom Bombadil pour ne citer que lui), ce premier volet est peut-être le plus attachant, celui qui nous fait découvrir l'aventure, ses personnages, sa féerie, celui qui nous donne envie de voir la suite encore et encore. Ses 3h passent agréablement, le long-métrage étant rythmé avec précision, fidèle au possible au roman.
Peter Jackson a consacré neuf années de sa vie au projet et ça se voit : les décors sont tels qu'on les imaginait (en particulier Hobbitbourg et Fondcombe), les personnages fidèlement retranscrits, les effets visuels sidérants de réalisme, la musique de Howard Shore incontestablement mémorable, au même titre que Les Dents de la Mer ou Star Wars. La réalisation est donc élégante, magnifique, bourrées de plans célestes comme apparemment seul Jackson a le secret, mélange de décors naturels et de rajouts numériques invisibles. Les effets spéciaux sont d'ailleurs ahurissants, en particulier le Balrog, grand moment du film, ainsi que les nombreuses batailles surréalistes dont regorge le film.
Mais il y a aussi beaucoup de trucages "faits-maisons", à l'ancienne, chers au réalisateur néo-zélandais. Quant à l'interprétation irréprochable, elle y est pour beaucoup à la réussite du film : Ian McKellen EST Gandalf, habité par ce personnage sage et singulier, les différents hobbits sont malicieux à souhait mais sérieux quand il faut, Elijah Wood surprend son monde en héros candide mais courageux et Viggo Mortensen est la véritable révélation du film, tout simplement parfait en Aragorn. Bref, Le Seigneur des Anneaux commence sa quête inoubliable par un premier volet des plus marquants, qui s'est depuis tout naturellement placé au panthéon des films cultes du Cinéma.