À l'aube de l'année 1998 sort un film réussi qui passera quasi-inaperçu malgré d'excellentes recettes. Réalisé par un inconnu n'ayant concrètement qu'à son actif le film de procès Peur Primale, mettant en avant des vedettes comme Denzel Washington, John Goodman et Donald Sutherland, le long-métrage intitulé Le Témoin du Mal s'apparente à un quelconque énième film autour du diable, thème très récurrent, surtout après la sortie de l'excellent Associé du Diable. Pourtant ce "petit" film va chambouler bien des esprits.
Une réalisation soignée, un casting de taille donc (Washington est comme d'habitude plus qu'à l'aise tandis que Goodman et Sutherland senior continuent d'exceller de façon polyvalente) et surtout un scénario intelligent et inédit. Tout comme Angel Heart, dont le rapprochement est inévitable, le long-métrage commence comme une enquête policière classique, l'inspecteur vadrouillant sur une enquête de plus en plus resserrée, rencontrant moult embûches et s'approchant un peu trop près d'une vérité qui lui échappe.
Puis, le film s'enlise lentement vers le fantastique pur et dur, nous retournant complètement grâce à un scénario malin, inspiré et authentique, attrayant par forme, effrayant par son fond. Contenant son suspense jusqu'au bout, jouant avec nos nerfs ainsi que ceux de son protagoniste principal, Le témoin du mal en surprendra plus d'un de par son ingéniosité et sa maîtrise du sujet.