Dans l'Ancien Testament se trouve le Livre d'Hénoch, lui-même divisé en 5 Livres dont celui dit des Veilleurs.
Il y est dit qu'Azazel est le dixième ange déchu et cette affirmation est énoncée:
(...) "Azazel enseigna encore aux hommes à faire des épées, des couteaux, des boucliers, des cuirasses et des miroirs ; il leur apprit la fabrication des bracelets et des ornements, l’usage de la peinture, l’art de se peindre les sourcils, d’employer les pierres précieuses, et toute espèce de teintures, de sorte que le monde fut corrompu.
L’impiété s’accrut ; la fornication se multiplia, les créatures transgressèrent et corrompirent toutes leurs voies.
(...) Puis le Seigneur dit à Raphaël :
-Prends Azazel, lie-lui les pieds et les mains ; jette-le dans les ténèbres ; et abandonne-le dans le désert de Dudael.
Fais pleuvoir sur lui des pierres lourdes et pointues ; enveloppe-le de ténèbres.
Qu’il y reste à jamais, que sa face soit couverte d’un voile épais ; et qu’il ne voie jamais la lumière.
Et quand se lèvera le jour du jugement, plonge-le dans le feu."...
(...) Mais la terre a été souillée par les enseignements impurs d’Azazel. Aussi est-ce lui qui doit être responsable de tous les crimes".
(Chapitre 8 à 10).
C'est sur cet Ange Déchu que Nicholas Kazan jeta son dévolu, pour illustrer son idée première: celle du Mal se propageant telle une contamination par simple contact.
Malgré la présence de cet Être Maléfique, Fallen n'est pas un film d'horreur, mais un thriller pouvant être interprété comme une parabole sur le côté sombre de l'Humain.
En effet, les différents corps investis par Azazel -et perpétrant des crimes d'une manière identique- nous renvoient au terme de "copycat", soit des meurtriers reproduisant le motus-opérandi de serial-killers rendus célèbres par les médias (comme Heriberto "Eddie" Seda -l'imitateur du Tueur du Zodiaque- surnommé le "Copycat Zodiac", Derek Brown imitant Jack the Ripper dans le même quartier de White Chapel en 2008...).
Kazan nous plonge donc dans une histoire où n'importe quel citoyen lambda peut devenir un meurtrier et ce, sans aucune raison apparente.
C'est donc ce qui fait l'efficacité de ce film à la lisière du fantastique mystique, où un Denzel Washington en grande forme, va se lancer à la poursuite des "enfants spirituels" d'Edgard Reese (excellent Elias Koteas), serial-killer qu'il a lui-même arrêté.
Et c'est surtout le ton sombre du récit (se terminant d'une manière inattendue pour un blockbuster) qui achève de faire de ce Fallen, un film vraiment abouti mais quelque peu "oublié"...
L'on pourrait donc s'imaginer que nous sommes tous les enfants d'Azazel, mais que seule une poignée d'entre nous serait réceptive à ses appels...
*Touché !