Cruelle nature

Once more into the fray...
Into the last good fight I'll ever know.
Live and die on this day...
Live and die on this day...

Après "L'Agence tous risques", Joe Carnahan retrouve Liam Neeson pour l'adaptation de la nouvelle "Ghost Walker" écrite par Ian Mackenzie Jeffers.

Après un crash d'avion, un groupe d'hommes se retrouve isolé au beau milieu de l'Alaska, avec très peu de ressources et des loups qui rodent. Ils n'ont pas d'autres choix que de tenter de rejoindre la civilisation, malgré les dangers que cela implique. Et cela, le film l'a très bien retranscrit. Cette impression que la mort peut survenir de nul part est constante durant tout le récit. Lorsque les loups semblent s'être éloigner, c'est le froid ou la maladie qui s'attaquent aux survivants. On a l'impression que la nature tout entière veut tuer ces rescapés. Cela créé un suspens haletant qui ne lâchera pas le spectateur jusqu'à la fin.
On suit donc cette équipe composée de personnalités différentes. On s'attache à certains d'entre eux, le bon jeu des acteurs aidant. L'émotion n'en est que plus grande lorsqu'on en voit certains mourir. La fin du film étant le summum, accompagnée de la très belle musique composée par Marc Streitenfeld, il est difficile de rester insensible. Ce suspens et cette tristesse qui se dégagent du film contrastent avec la beauté des paysages. Les scènes d'un calme apaisant, où la nature offre ce qu'elle a de plus magnifique, ne font qu'amplifier la violence brutale et subite d'autres scènes.
En presque deux heures de film, Joe Carnahan met en scène une aventure dramatique dans laquelle Liam Neeson prouve qu'il n'est pas qu'un simple acteur de film d'action et que, comme dans "La liste de Schindler", il est aussi capable de transmettre des émotions. Cela est en partie apporté par les nombreux flash-blacks qui, même s'ils permettent d'approfondir le passé du héros, sont parfois mal placés et coupent un peu le rythme du récit. Le récit étant bien sûr marqué par les différentes attaques de loups dont le réalisme, autant celui des loups qui donnent l'impression saisissante d'être réels que celui des attaques en elles-mêmes, s'ajoute à la violence.

"Le Territoire des loups" est un film que l'on retient à la fois pour la peur et le suspens qui s'en dégagent, mais aussi pour l'émotion qu'il libère et sa violence. La nature n'est pas un animal que l'on peut apprivoiser.