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Dès les premières minutes, j'ai compris que le plus éprouvant serait la musique, ou peut-être le jeu des acteurs Français. Ceci dit, les premières scènes du film sont rondement menées, avec une exposition très efficace du personnage de Frank : son business bien rodé, son flegme surnaturel et ses fameuses "règles" qu'il va passer le reste de la trilogie à enfreindre.


On commence par une poursuite en bagnole et là, ce qui agresse le plus (outre la musique dégueulasse et le jeu affligeant des flics marseillais), c'est la réal putassière de Leterrier avec un montage saccadé, une image ultra saturée et contrastée façon clip MTV et des effets de style à ne plus savoir qu'en faire. Alors ce qu'on peut lui reconnaître, c'est qu'il impose rapidement son style, pour le meilleur et pour le pire. En attendant, quand j'ai entendu un des protagonistes s'exclamer "non mais c'est quoi cette poursuite de merde ?!", je me suis demandé si ce n'était un blooper oublié au montage.


-- Casting et personnages


Statham est parfait pour le rôle et campe très bien ce personnage monolithique et rarement expressif. La plupart du temps, il a l'air très en colère mais ses petits élans d'humour à froid fonctionnent tout aussi bien.


Shu Qi (la poupée qui tue ?) est une jolie top modèle Taïwanaise dont les photos érotiques de début de carrière ne sont pas désagréables. Quand il s'agit de faire passer une émotion, c'est une autre histoire. Elle n'est pas aidée par son personnage qui a autant de charisme qu'un pot de fleur et sert uniquement de demoiselle en détresse qui tombe sur la bite du héros avec qui elle a échangé moins de 20 mots.
Après que Statham l'a transportée dans un coffre de voiture, baillonnée, tenue en laisse, baladée sur son épaule, refoutue dans le coffre de la voiture, livrée comme une marchandise à une organisation criminelle, remise dans le coffre attachée à une chaise, fait mine de l'écraser avec sa caisse et rebaillonnée, elle décide qu'elle en est très amoureuse, là, maintenant, sur la table. Comme quoi, rien de tel qu'un peu de galanterie à l'ancienne pour faire tourner les coeurs.


-- Scénario


Un mec conduit une audi et défonce des roumains pour protéger une pute. Europacorp à son meilleur.
Résumé en une image :
http://programme-tv.premiere.fr/var/t7j/images/2008842.jpg


-- Emballage


La musique est insupportable. Ca alterne entre du grand n'importe quoi dans les combats (je ne sais même pas dans quel genre classer ça) et de la petite mélodie cucul pendant les minutes émotion.


Pour les dialogues, on a droit à de grandes envolées lyriques comme : "What happened in the house... between us... that was not a lie" - A dire avec une parodie d'accent chinois digne de la VF de Jet Li.
Ou encore "He was a bad man... but he was my father" (d'une voix brisée, mais dans laquelle on entend toujours la parodie d'accent chinois. Belle performance)


La réalisation est... spéciale. Je ne peux pas dire que c'est dégueulasse parce qu'il y a un certain style, un style dégueulasse, certes, mais ça a le mérite d'être original et d'essayer de faire quelque chose, contrairement au montage pantouflard de Megaton sur le troisième film.
Durant les scènes d'action, ça passe ou ça casse. C'est parfois correct ou rigolo avec un bel effort créatif dans les scènes de castagne ou chaque séquence se distingue pas mal de la précédente, avec une utilisation très inventive de l'environnement et de tous les accessoires qui passent à portée de main du héros, à l'image de la porte de container, la baston dans le bus ou le dérouillage à coup de T-shirt.
Et parfois, ils franchissent la ligne du nawak et continuent de s'enfoncer tellement loin dans le ridicule qu'il devient impossible de ne pas en rire : le combat dans l'huile de moteur, avec les pédales de vélo (à voir, c'est difficile à décrire).
Tout ça se termine par une course poursuite assez standard sur l'autoroute, avec des bagnoles fourrées au napalm qui Baysplosent dans une festival pyrothechnique vaguement ennuyeux.


Au final, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment. J'avais envie de voir un film d'action stupide et de comprendre pourquoi cette licence avait survécu tant d'années, mais c'est quand même assez navrant et peu recommendable.

Ezhaac
4
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le 4 oct. 2015

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Ezhaac

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