Le Voyage d'Arlo
6.1
Le Voyage d'Arlo

Long-métrage d'animation de Peter Sohn (2015)

"Une aventure qui a du mordant" c'est drôle, non ? Rapport aux tyrannosaures, au cas où vous n'auriez pas compris. Le voyage d'Arlo, manque justement de mordant, avec cette effroyable absence d'originalité dans ce parcours initiatique trop classique. C'est pourtant une production Pixar, sont-ils entrain de nous faire une Disney version 80's ?


Arlo est trop mignon à sa naissance. Il est fragile et peureux, cela donne envie de le protéger. Son père est immense, une vraie masse, un bonhomme mais avec un grand cœur. Malheureusement il ne va pas faire long feu, à cause de cette fâcheuse tendance à tuer un parent, pour que l'enfant puisse s'épanouir.


Vous avez remarqué que les héros Disney, Marvel et en général, vont subir la perte d'un parent où devenir orphelin, est-ce un complot maçonnique ? Y-a-t'il une charte qui impose la mort d'un être proche pour traumatiser les enfants, puis les adolescents ? Quel est le but, rendre le peuple fragile en mettant de la peur en nous, pour éviter que l'on se révolte en renversant le système ? Vais-je trop loin dans mon analyse ? D'ailleurs, pourquoi l'enfant sauvage a-t'il les yeux verts comme Regan dans L'Exorciste ?
Pixar, comme Disney auparavant, détruit sournoisement une génération d'enfants venus naïvement s'amuser devant un dessin animé apparemment inoffensif. Bambi fût un énorme traumatisme avec la mort de sa mère, obligeant l'institutrice à me sortir de la salle pour éviter que mes cris et larmes, contaminent mes petites camarades (qui a dit mini babtou fragile?). Certes, je n'ai pas entendu d'enfants en crise dans la salle, il y en avait même une qui s'enthousiasmait en permanence, ce qui est aussi inquiétant, surement une fan de Kev Adams...


Cela s'adresse à un très jeune public, malgré des moments sombres. Les personnages sont aussi simplistes que l'histoire et les messages sont toujours les mêmes : la famille avant tout, l'amitié est plus fort que tout et on est plus fort que ce qu'on croit. C'est gentil, cela ne fait de mal à personne et on en sort sans nœuds au cerveau. Il n'y a pas de seconde lecture, ni de références visant un public plus adulte. On est vraiment dans un produit formaté pour les fêtes de noël. Tout le monde il est beau (ou presque) et gentil (pas vraiment).
L'idée était pourtant plaisante : la météore n'a fait que frôler la terre et les dinosaures vont en rester les maîtres. Sauf qu'ils sont devenus soit fermiers pour les herbivores, soit cowboys pour les carnivores, mouais.... L'enfant sauvage indigne de Monsieur François Truffaut, se comporte comme un chien. En soit, cela n'est pas très grave, l'homme a souvent un comportement proche du chien. C'est avant tout cette absence d'originalité qui me dérange, surtout que c'est un Pixar. Le studio nous a habitué à mieux, beaucoup mieux. Puis la production fût longue et chaotique, alors quand le résultat est aussi décevant, on en ressort avec de la frustration et l'envie de se replonger dans les classiques Monstres & Cie, Ratatouille, Les indestructiblesLe monde de Nemo.


L'animation est sublime, c'est son seul point fort. Cela contraste avec le graphisme des personnages et les rend encore plus insignifiant visuellement. On sourit parfois, mais cela ne laisse pas un souvenir impérissable. On est un peu ému, mais on ne va pas avoir l’œil humide, cela reste très faible émotionnellement. La platitude de l'ensemble, rend l'oeuvre oubliable.


Une bonne idée, une belle animation et au final, un beau gâchis. On va attendre la sortie du Monde de Dory, pour savoir si Pixar est sur la pente descendante, mais en pillant dans ses œuvres passées, cela ne me rassure pas trop (cf Monstres Academy).

easy2fly
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le 27 déc. 2015

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Laurent Doe

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