Le voyage d'Arlow
Dernière production en date du couple Disney/Pixar, Le voyage d’Arlo bénéficie du soutien des fêtes de Noël pour gonfler de façon artificielle son nombre d’entrées. Comme le Beaujolais, le Call of...
le 26 déc. 2015
39 j'aime
7
Dernière production en date du couple Disney/Pixar, Le voyage d’Arlo bénéficie du soutien des fêtes de Noël pour gonfler de façon artificielle son nombre d’entrées. Comme le Beaujolais, le Call of duty ou le Amélie Nothomb, le Disney se déguste une fois l’an, chaque itération peinant à surpasser sa prédécesseure. Qu’en est-il de cet opus écailleux ?
La bande annonce avait déjà affiché le manque d’ambition du design et les premières minutes du film confirme cet état de fait : les dinos sont moches, sans âmes, les artistes de Disney se contentent du minimum, mais peut on les blâmer quand il s’agit de produire du divertissement à la chaîne ? Certes, l’animation est fluide, la modélisation toujours plus fine et le rendu de certains décors subjugue par son photo réalisme. La cohabitation forcée entre ces personnages toonesques et cette nature crédible impose un contraste étonnant qui flirte parfois avec le surprenant, comme si les dinosaures et les lieux où ils évoluent ne provenaient pas du même monde.
L’histoire nous ressert une version allégée du Roi lion et de Nemo, autant dans son traitement, ses thématiques et ses personnages. Arlo est le premier long métrage d’animation estampillé COP21 tant il recycle ses aînés. Après une mise en bouche d’une terrible mollesse où notre famille de dinos s’essayent aux joies de l’élevage et de la culture du maïs, on se prend à rêver que le film va enfin décoller avec l’arrivée de Spot, le petit humain de service et accessoirement animal de compagnie féroce et véloce. Si l’idée de faire d’un humain le toutou foufou d’un dino trouillard pouvait paraître excitante, les scénaristes ont opté pour une relation calibrée et sans fulgurance. Notre duo asymétrique va enchaîner les étapes nécessaires à l’approfondissement de leur amitié et au surpassement de soi. Un road movie bien sage qui, à défaut de surprendre, contentera les moins exigeants.
Les personnages croisés lors de la randonnée forcée laissent une désagréable impression de déjà-vu. Le père philosophe à la mort tragique et traumatisante rappelle sans équivoque Mufasa dans le Roi lion. Le trio de T-rex renvoie sans imagination au trio de squales de Nemo alors que les vélociraptors emplumés font encore un virage prononcé du côté des hyènes du Roi lion. Cet enchaînement de scènes sans relief et de redites enlise le film dans un no man’s land sans ambition où seul la monotonie se dispute la vedette avec les bons sentiments.
Le peu d’idées qui sauve Arlo du naufrage arrivent à points nommés entre les crises de bâillements. Les luciolles, le tricétarops, le bad trip aux fruits gâtés ou encore la scène surréaliste des ptérodactyles offrant leurs crêtes inversés dans une mer de nuage. On peut aussi être indulgent sur la partition qui essaie parfois de surprendre et un dernier quart d’heure qui arrive malgré tout à provoquer quelques ersatz d’émotions.
Arlo est un Disney mineur qui sent le coup marketing pour Noël. Clairement destiné aux plus jeunes, il frôle la fumisterie de peu. Lancé sur la pente de la surproduction, le studio à la souris confirme son manque d’ambition qualitative. Il devient urgent de prendre son temps...
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste D'une originalité folle et d'une ambition démesurée, liste des films vus en 2015.
Créée
le 26 déc. 2015
Critique lue 1.9K fois
39 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Le Voyage d'Arlo
Dernière production en date du couple Disney/Pixar, Le voyage d’Arlo bénéficie du soutien des fêtes de Noël pour gonfler de façon artificielle son nombre d’entrées. Comme le Beaujolais, le Call of...
le 26 déc. 2015
39 j'aime
7
Nous avons tout vu. Nous pensions que tu allais mourir, mais tu n’es pas mort. Cette créature t’a protégé. Pourquoi ? Je sais pas. Je veux rentrer chez moi. Vous savez où se trouve le Mont...
le 6 mars 2021
38 j'aime
24
Préambule (juste pour bien faire pompeux...) : cette critique ne vise pas particulièrement à l'objectivité, elle exprime mon ressenti pendant le film, et ce pour quoi je l'ai apprécié. Bien entendu,...
Par
le 5 mai 2016
34 j'aime
10
Du même critique
# Ajen, lectrice Jusqu'au bout. Je n'ai guère de souvenirs de ma rencontre avec la 34ème horde. Tout était dévasté. Ou en passe de l'être. Oroshi m'expliqua par la suite que nous avions survécu au...
le 16 mai 2017
110 j'aime
13
Everest, le dernier film de Baltasar Kormakur, nous propose une adaptation du récit de John Krakaueur, Tragédie à l’Everest. Basé sur la catastrophique expédition de 1996 qui coûta la vie à 8...
le 14 janv. 2016
73 j'aime
10
What remains of Edith Finch se présente comme un simulateur de marche comme il en pleut ces dernières années sur nos machines de bourgeois. Développé par le studio Giant Sparrow, déjà à l’œuvre sur...
le 8 juin 2017
60 j'aime
3