Pour librement adapter la légende de Robins des Bois, la Warner fait appel à Michael Curtiz, qui décide donc de se concentrer sur la quête de l'archer Robin de Locksley qui refuse de reconnaître le nouveau roi Prince Jean, usurpateur du trône d'Angleterre alors que le vrai roi, Richard Coeur-de-Lion est prisonnier en Autriche.
Et finalement Curtiz livre là un modèle du genre, un film d'aventures haletant tout le long et c'est d'abord grâce à ses personnages. Errol Flynn est génial et son assurance, ses joutes verbales, son charisme, son courage ou encore son romantisme font de lui un parfait Robin des Bois et l'on prend un véritable plaisir à le suivre. Mais Curtiz ne néglige pas les autres personnages et en particulier Sir Guy de Gisbourne dont la terreur n'a d'égale que la présence de son interprète Basil Rathbone (dont l’intrigante ressemblance avec Roy Scheider m'a frappé, pensant d'abord qu'il y avait des liens familiaux entre les deux) ainsi que Lady Marian, campé par la belle Olivia de Havilland.
Le côté désuet apporte un charme non négligeable à l'oeuvre et Curtiz navigue entre aventure, romantisme, humour léger ou encore action, le tout sans temps morts ni faute de rythme, en étant totalement maîtrisé et en alternant bien les séquences calmes et d'actions. Très bien mis en scène, il sait mettre en place de la tension dans les moments forts mais toujours en gardant ce côté léger qui fait tout son charme.
Plusieurs scènes sont mémorables et fourmillent de bonnes idées, à l'image du combat final (magnifique, notamment avec les ombres), la première apparition de Robin dans la forêt de Sherwood ou encore les différentes joutes verbales entre les personnages et c'est avec bonheur qu'on les suit. Et puis, Curtiz nous transporte littéralement à cette époque à travers une superbe reconstitution (que ce soit en intérieur ou extérieur) et les caractéristiques de ce temps-là (langage, habits, convention...) sont bien retranscrites. Le tout est sublimé par un magnifique technicolor et une belle bande-originale malgré qu'elle soit légèrement sur-appuyée en début de récit.
Robin Des Bois est à la fois beau, captivant, drôle, palpitant ou encore irrésistible, le tout porté par un génial Errol Flynn ainsi qu'un inspiré Curtiz, faisant ressortir le parfum d'aventure et livrant une référence du film de cape et d'épée.
(Thanks to blig !)