Les Croods
6.1
Les Croods

Long-métrage d'animation de Chris Sanders et Kirk DeMicco (2013)

Dreamworks a joyeusement pompé sur L’âge de glace (vous remplacez une bande d’animaux préhistoriques par une bande de Cro-Magnons cherchant une terre promise) et Madagascar (vous remplacez une bande d’animaux du zoo par une bande de Cro-Magnons perdus dans un monde nouveau) pour balancer sa nouvelle babiole, genre style La famille Pierrafeu version 2013. À croire d’ailleurs que les films d’animation en images de synthèse sont déjà arrivés à bout de course, à bout de souffle et à bout d’idées (Pixar s’enlise dans la fange Disney, les grands studios alignent les suites sans gêne et le reste recycle le même genre d’intrigues sans inventivité).

En même temps, on va vraiment pas faire la fine bouche après les trop nombreuses déceptions accumulées ces derniers temps (Rebelle, Le chat potté, Le lorax, Les mondes de Ralph…). Les Croods, c’est vivant, c’est efficace, c’est coloré (tous les paysages sont magnifiques), c’est rondement mené et c’est surtout très rigolo. Entre situations comiques, répliques bien senties et caractéristiques prononcées de chaque personnage (humain comme bestiole, avec un thumbs up pour les poilants Belt et Douglas), nos zygomatiques sont drôlement mis à contribution, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps (depuis quand ?) pour un film d’animation.

Dans la famille Crood, je demande donc la belle-mère increvable, la petite dernière au sacré coup de dents, le fils un peu neuneu, le père ultra-protecteur et l’adolescente ivre de liberté et de conquête venant grossir la liste d’héroïnes tendance nouvelle féministe (Pocahontas, Merida, Tiana…) qui, les bougresses, cherchent à s’émanciper. Dommage par contre pour la mère dont le rôle a été étrangement négligé, voire carrément sacrifié. Les péripéties s’enchaînent sans surprise, mais toujours sur un rythme maîtrisé (la poursuite du début, haletante, donne direct le tempo allegro sur lequel va carburer le film, dans son action comme dans ses nombreuses punchlines).

Les décors, un peu trop variés et disparates, donnent l’impression d’être ceux d’un jeu vidéo où il y aurait plusieurs niveaux à franchir : là une forêt luxuriante à explorer, ici un labyrinthe de crevasses à traverser, ici encore un champ avec des plantes carnivores à éviter… On n’échappe évidemment pas au petit couplet prêchi-prêcha sur la famille, l’amour paternel et la confiance en soi, mais ça reste assez secondaire et relégué sur la fin. Bonne surprise donc pour cette smala hautement recommandable passant de l’ère de la caverne et de l’obscurantisme à celle du grand air, du feu et des chaussures. On n’arrête pas le progrès et au prochain épisode (inévitable), les Croods découvriront Internet, les paradis fiscaux et le mariage pour tous.
mymp
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le 9 avr. 2013

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