Le laissez-passer A-38
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Difficile de qualifier Les Douze Travaux d’Astérix de lubie pour René Goscinny et Albert Uderzo : désireux de devenir les « Walt Disney français », l’ambition de réaliser leurs propres dessins animés les conduisit à créer les studios Idéfix, un choix conforté par la déception que leur inspirèrent les précédents films signés Belvision.
Ironiquement, le rendu de ces derniers était, à mon sens, aussi différent que supérieur à ce que sera celui de Les Douze Travaux d’Astérix : car ce qui saute d’abord aux yeux réside dans son aspect crayonné prédominant, franchement peu gracile, voire carrément brouillon sur les bords. Sans attenter au caractère louable de l’entreprise, deux années de production et des centaines de milliers de dessins en témoignant, le constat est malheureusement passable.
À cela s’ajoute la diversité des décors et personnages, indissociable de la trame à sketches du film, qui aurait pu s’avérer salvatrice : néanmoins, il y perd davantage en cohérence et justesse, le tout tenant du fourre-tout à idées inégales. Le fond ne s’avère ainsi guère plus reluisant, la faiblesse de ses justificatifs initiaux (défi de César accepté en dépit du bon sens, bien que les personnages s’en émouvront brièvement par la suite) se faisant l’écho d’une atmosphère des plus enfantines, du genre de celle qui met en relief les aspects les plus simplistes du support originel.
D’ailleurs arqué autour d’une histoire originale, Les Douze Travaux d’Astérix semble souffrir de l’écart entre les deux médiums, les épreuves meublant de leur mieux un maigre fil rouge. Heureusement, certains confinent bien au plaisant, si ce n’est carrément au mémorable, comme l’illustre si bien ce périple administratif infernal, sorte de parodie intemporelle des travers de la bureaucratie : nous retrouvons alors pleinement la malice brillante de deux auteurs, véritables maîtres dans l’art de la moquerie consommée.
Bref, Les Douze Travaux d’Astérix s’arroge envers et contre tout un semblant de charme inespéré, à même d’outrepasser ses carences narratives et formelles... que nous lui pardonnons en partie, sans pour autant céder aux sirènes de la nostalgie.
Créée
le 27 janv. 2022
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