Le premier, l'effet de surprise en moins

En 2014, les studios Marvel avaient créé a la surprise avec Les Gardiens de la Galaxie. Et pour cause, alors que sortaient des suites attendues de leurs Avengers (Iron Man 3, Thor : le Monde des Ténèbres et Captain America : le Soldat de l’Hiver…), la production semblait miser sur une bande de losers de l’espace, inconnus du grand public. Un projet pour le moins casse-gueule, qui a toutefois réussi à supplanter ses compères, en se présentant sans mal comme l’un des meilleurs longs-métrages de la firme. Et ce grâce à son univers, ses personnages, sa bande son et son humour ravageur. Une main gagnante pour un coup de poker inattendu qui confirme l’attente que nous avions tous en ces Gardiens de la Galaxie Vol. 2, sans nul doute la séquelle signée Marvel qui faisait le plus trépigner d’impatience bien des spectateurs (outre à l’époque Avengers : l’Ère d’Ultron, qui s’avéra être une bien belle déception au final). Le résultat est-il pour autant à la hauteur du premier volet ? Dans un sens, c’est avec un grand oui que je me dois de répondre à cette question ! Pourtant, il y a tout de même dans l’air une légère brise de déception venant alourdir notre ressenti…

Mais avant d’en venir au gros défaut de cette suite, rassurons les fans de la première heure en insistant bien sur le fait que, comme son prédécesseur, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est un blockbuster d’excellente facture. Un divertissement qui sait se montrer spectaculaire quand il le faut, via des effets spéciaux tout bonnement épatants (les images spatiales sont toujours aussi belles à regarder, les maquillages sont une fois de plus crédibles au possible...), un sens du rythme maîtrisé et une mise en scène impeccable. Sachant offrir à l’ensemble une énergie hors norme et une jouissance extrême par le biais d’un second degré brillant (la scène d’introduction en est le parfait exemple), n’ayant pas peur des références sans tomber dans la surdose (le coup de Pac-Man est vraiment un moment d’anthologie). Usant comme auparavant d’une bande originale très 80’s qui revigore au plus haut point et un humour pour le moins décapant (Drax, Rocket et Bébé Groot en tête). Non franchement, le réalisateur James Gunn réussit une nouvelle fois une bonne recette, ayant su réunir les bons ingrédients et mijoter tout cela comme il le fallait pour régaler son public !

Surtout que le scénario du film mise à fond sur ses personnages. C’est d’ailleurs ce que l’on retiendra le plus de ces Gardiens de la Galaxie Vol. 2 : une remarquable évolution des protagonistes ! Star-Lord faisant face à ses racines car ayant retrouvé son père, Gamora se laissant envahir pour la première fois par ses sentiments (pour Peter mais aussi pour sa sœur Nebula, mauvaise car jalouse depuis l’enfance), Drax cherchant à se sociabiliser, Yondu tentant de retrouver son honneur et la confiance de ses proches… Vous l’aurez compris : personne n’est oublié. Que ce soit les membres de la troupe principale ou bien les personnages secondaires. Ajoutez à cela l’excellente interprétation des comédiens, dont les deux nouveaux du moment (Kurt Russell et Pom Klementieff), qui s’amusent comme des petits fous, et vous obtenez des séquences incroyablement riches en émotions. Les personnages n’en sont que plus attachants et certains moments se révèlent être bouleversants au possible (le final saura mettre tout le monde d’accord). Encore une fois, on en revient à préférer cette équipe aux Avengers, c’est pour dire !

Mais après le visionnage de ce film, la sensation d’euphorie ne sera pas aussi forte qu’avec le premier opus. Certes, l’effet de surprise en moins en est l’une des causes principales, et il fallait vraiment s’y attendre ! Non, le véritable problème des Gardiens de la Galaxie Vol. 2, c’est la prise de confiance de James Gunn et de son équipe après le succès du long-métrage précédent. Hormis l’évolution des personnages, cette suite ne propose rien de neuf. Ni pour la saga en elle-même, ni pour celle plus généralisée des Avengers. Juste une banale histoire du père de Star-Lord faisant son apparition, point ! Et raconter cela en 2h17 de film, il est évident que certains atouts du premier se sont retrouvés étirés à l’extrême pour meubler les trous du script. Comme des séquences humoristiques dispensables pour ne pas dire lourdingues (le coup de la bande adhésive, qui casse le rythme d’une scène d’action) ou encore quelques passages qui prennent bien trop leur temps pour réellement passionner. Le savoir-faire est là – les deux paragraphes précédents peuvent le témoigner – mais pas la nouveauté, pas la fraîcheur. Juste un excellent blockbuster qui surfe sans pudeur sur le succès de son aîné pour nous resservir exactement la même formule.

Petite déception donc de la part des Gardiens de la Galaxie Vol. 2, qui reste ainsi sur les acquis du premier. Mais j’insiste bien sur le qualificatif « petite » car le minimum syndical que l’on attendait d’un tel projet est bien au rendez-vous. De quoi assurer un visionnage prodiguant sans mal sensation forte, bonne humeur, quelques fous rires et allant même jusqu'à vous faire verser quelques larmes. Et malgré le manque de renouveau, il nous tarde déjà de retrouver cette équipe de bras cassés dans une troisième aventure (programmée pour 2020) et l’année prochaine dans le très attendu Avengers : Infinity War.