Le premier "Gardiens de la Galaxie" avait échappé à mon aversion désormais viscérale envers les productions Marvel, grâce à une certaine légèreté, un décalage assez sain par rapport au cahier des charges standard du film de super-héros qui lamine depuis une décennie le cinéma "de divertissement" made in Hollywood. C'est donc dans un esprit plutôt positif que j'ai abordé cette suite... qui s'est rapidement révélée souffrir du syndrome classique des deuxièmes volets d'une franchise juteuse : on refait la même chose, en plus gros (plus de bastons, plus de spectacle, plus d'effets spéciaux) et en moins bien (un scénario ultra prévisible et pas très intéressant, les mêmes vannes d'école primaire qui font bien rire dix minutes, mais pas, absolument pas pendant deux heures et dix-sept minutes). La sympathie que l'on éprouve au départ pour ces personnages gravement déviants ne résiste pas à leur insupportable invincibilité / immortalité qui dépouille forcément les trop nombreuses scènes d'action et de violence du moindre enjeu. De même, le décalque appliqué des recettes de Star Wars, qui était plutôt un élément positif à l'origine, finit par devenir un boulet, le problème de la relation paternelle étant cette fois d'une lourdeur épuisante, et ce d'autant plus que le clou est enfoncé à plusieurs reprises, aussi bien pour Star-Lord et son père-dieu que pour Gamora et sa sœur victimes d'abus dans leur enfance : quand "les Gardiens de la Galaxie Vol. 2" enchaîne en guise de conclusion d'interminables moments larmoyants sur la famille, on finit par oublier le caractère "progressif" de cette réhabilitation des pères adoptifs pour ne voir que l'habituel rengaine / lavage de cerveau de la maison Disney célébrant les bonnes vieilles valeurs américaines. Bref, réduit à une heure et demi, avec une vraie histoire, moins de blagues à deux balles et moins de scènes de destruction apocalyptique dont tout le monde se sort sans une égratignure, ça aurait pu faire un divertissement correct. Là, en l'état, c'est un gloubi-boulga qui pèsera lourd sur l'estomac du spectateur un peu fragile. [Critique écrite en 2017]