En allant voir « Les Nuits blanches », je m’attendais à voir un Visconti vidé de ses intrigues politiques et meurtrières, nous livrant une romance certainement moins profonde mais rafraîchissante. Je n’avais qu’à moitié raison. Car si les histoires d’amours peuvent nous transporter, elles peuvent aussi nous laisser complètement indifférent.


Je n’ai malheureusement vu dans ce film qu’une romance simpliste, plate et larmoyante. Cela est sûrement dû à la mièvrerie des deux personnages principaux, dont les comportements excessifs les vident de toute substance. J’ai conscience que l’on puisse s’attacher à eux, tout en les trouvant clairement stéréotypés et sans épaisseur.


Il faut dire, Visconti ne nous aide pas toujours à nous prendre au jeu. Entre perpétuelles effusions de pleurs, flash-back didactique et scène sous la neige, il tombe dans une certaine facilité. Mais nous rappelle à quelques moments qu’il est un grand réalisateur. Par les ambiances nocturnes qu’il propose, en premier lieu, où les lumières contrastés confèrent une ambiance presque onirique au film. La caméra est très posée, renforçant cette atmosphère mais aussi l’ennui qu’on éprouve au visionnage. Reste une scène de danse burlesque qui permet d’entrevoir durant quelques minutes la véritable maîtrise du réalisateur.


Seulement, cela ne suffit pas à faire de ce film un récit porteur. La vision de l’amour qu’il explicite est loin d’être inintéressante, mais un peu comme avec le roman « Manon Lescaut », on s’en lasse très rapidement. Je ne saurais en tout cas déconseiller absolument ce film, car je sais ne pas l’avoir apprécié à sa juste valeur.


Ma critique du film "Le Guépard" :
http://www.senscritique.com/film/Le_Guepard/critique/38349391


"Rocco et ses frères" :
http://www.senscritique.com/film/Rocco_et_ses_freres/critique/40850127


"Mort à Venise" :
http://www.senscritique.com/film/Mort_a_Venise/critique/50471595


"Les Damnés" :
http://www.senscritique.com/film/Les_Damnes/critique/50471608


"Violence et passion" :
http://www.senscritique.com/film/Violence_et_passion/critique/50471583

Créée

le 1 juil. 2015

Critique lue 862 fois

4 j'aime

Marius Jouanny

Écrit par

Critique lue 862 fois

4

D'autres avis sur Les Nuits blanches

Les Nuits blanches
Docteur_Jivago
8

L'étrange Rendez-Vous

Ayant découvert Visconti avec les remarquables Mort à Venise puis Le Guépard, j'attends avec beaucoup d'espoir de nouvelles découvertes.Avec sa cinquième oeuvre, Les Nuits Blanches, il évoque...

le 3 févr. 2017

25 j'aime

11

Les Nuits blanches
Motherfuck
7

Oui

SPOIL Les nuits blanches c'est une belle histoire de friendzone. Adaptation d'une nouvelle de Dostoïevski que n'ai pas lu, Visconti nous embarque dans un moment de vie d'un jeune employé de banque,...

le 4 avr. 2020

20 j'aime

5

Les Nuits blanches
Libellool
7

Mélancolie urbaine

Les Nuits blanches de Luchino Visconti est un mélodrame envoûtant sur le thème intarissable de l'amour impossible. Le film nous réserve de très beaux moments à travers les ruelles baignées de...

le 23 sept. 2013

8 j'aime

7

Du même critique

L'Impasse
Marius_Jouanny
9

Le dernier des Moricains

Il faut le dire, ce jour-là, je n'étais pas au meilleur de ma forme. Allez savoir pourquoi. Mais dès les premières secondes du film, j'en ai vu un qui portait toute la fatigue et l'accablement du...

le 5 août 2015

46 j'aime

12

All Things Must Pass
Marius_Jouanny
9

La sublime diarrhée de George Harrison

1970. Un an après Abbey Road, George Harrison sort ni plus ni moins qu’un triple album de presque deux heures. Un ouragan d’inventivité et de registres musicaux, en grande partie l’aboutissement...

le 22 avr. 2016

44 j'aime

6

Les Proies
Marius_Jouanny
6

Sofia's touch

Difficile de dissocier "Les Proies" de Sofia Coppola du film éponyme dont il est le remake, réalisé par Don Siegel en 1971. Au-delà de constater la supériorité de l'original, ce qui est assez...

le 28 août 2017

38 j'aime

4