L'année dernière, j'avais fait une critique du Petit Nicolas, film injustement décrié que j'ai tentais de défendre envers et contre tous, cela dans le but de faire prochainement une critique de sa suite. Mais finalement, le film s'annonçait tellement à chier que je n'avais même pas eu le courage de faire le déplacement en salle. Et au vu du résultat on peut dire que j'ai eu du flaire.
Le premier volet n'était certes pas un chef d'oeuvre, mais c'était malgré tout un divertissement honnête et efficace, calibré pour les gros fanboys des livres originaux de Goscinny. Les scénaristes s'étaient en effet contentés de recycler divers gags et moments cultes de la saga pour en faire une histoire originale en restant extrêmement fidèle au ton et à l'univers du Petit Nicolas. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ça marchait parfaitement bien.
J'étais donc relativement confiant pour la suite, surtout quand j'ai su que c'était la même équipe qui reprendrait le travail. Seulement dès la bande-annonce et les premiers retours critiques, j'ai senti que ce film serait moins bon, mais j'étais loiiiiiiiiiiiiin de m’imaginer qu'il le serait autant. C'est affligeant de constater à quel point les mecs se sont évertués à enlever tout ce qui faisait le charme et la réussite de leur premier opus pour au final en ressortir avec un tel navet.
Déjà pour commencer, lé générique. Alors Jean-Marie ne serait pas le seul à dire que ce n'est qu'un détail de l'histoire, n'est ce pas, mais le générique du premier volet était tellement génial. C'était une intro entièrement réalisée à partir de dessins originaux signés Sempé, le tout avec la sublime musique de Klaus Badelt, ce qui donnait une entré très maîtrisée et riche en émotion pour le fanboy que je suis. Au lieu de ça, ici on a un générique tout en images de synthèses moches avec le thème du premier film mais dans un remix merdique. Dès les premières secondes, Laurent Tirard foire un truc qu'il avait parfaitement réussi auparavant, et c'est comme ça pendant tout le film. De plus, on remarque que seuls ce dernier ainsi que Grégoire Vigneron sont crédités au scénario. Ça pourrait sembler anodin mais quand tu vois que leurs seuls bons films ont été co-écris avec Alain Chabat et que le seul projet qu'il aient fait à deux se soit Astérix au Service de sa Majeste, voilà quoi.....
Ensuite, visuellement TOUT pue le fake à des kilomètres ! Je comprend pas, dans le 1, les costumes et les décors était super bien travaillés, et même si la photographie était pas transcendante, ben à l'image on n'y croyait quoi, on se sentait vraiment dans les années 60 sans problèmes. Là je sais pas si c'est parce qu'il ont tourné le premier sur pellicule et le deuxième en HD mais la différence se fait sentir. Que se soit les décors où les costumes, tout cela fait tellement faux et artificiel que c'est pas possible de se sentir réellement impliqué dans l'histoire qui nous sera contée.
De plus, les acteurs sont véritablement pathétiques. Bon Merad et Lemercier (les pires acteurs français vivants) l'étaient déjà dans le 1, mais ça restait tout de même largement excusable, leurs situations étant suffisamment bien écrites pour sauver les meubles. Là non seulement leurs situations sont pitoyables, mais en plus ils ont droit à bien plus d'importance dans ce deuxième volet, mettant encore plus en avant leurs misérables performances. Les autres acteurs à l’exception du génial Bouli Lanners (dont on se demande ce qu'il fout là) et le trop anecdotique Christian Hecq, sont tout aussi lamentables. En particulier les enfants !
Là encore, l'une des forces du premier avait été de nous fournir une distribution aux petits oignons, où chaque personnage avait l'interprète parfaitement adapté pour lui avec une mention spéciale pour Nicolas et ses potes. Mais dans ce film, comme le petit Maxime Godard a bien grandit depuis 2009, on l'a remplacé par un gamin insupportable et bien en dessous de son prédécesseur. Quand à sa joyeuse bande de potes, non seulement le casting est tout aussi foiré, avec des acteurs-enfants indignes d'une pub pour du Gervais à la fraise, mais en plus comme il est en vacances il a fallut lui constituer une autre bande différente de celle qui a d'habitude. Il y'en avait une dans le livre pour ses vacances mais là non, les scénaristes ont décidé de passer outre pour créer leur propre bande selon leurs inspirations du moment. Notre héros se retrouve donc affublé d'un anglais roux, d'un mec qui chiale, d'un mec qui bouffe n'importe quoi surtout si c'est dégoûtant parce que troliol les blagues pipi caca hihihi et d'un ou deux ramdoms sans personnalité faisant office de remplissage. Mais bon c'est pas dramatique vu que cette Srtike Team est tellement merdique qu'on ne s'y attarde quasiment jamais. Préférant focaliser l'attention du spectateur sur les aventures pourries de Merad/Lemrcier ainsi que sur la romance entre Nicolas et la petite moche dans la pub Knackis de Herta qui cherche désespérément à faire oublier son rôle culte après du grand public.
Et la bande à Nico ne sera pas la seule liberté prise par les deux scénaristes. A l'inverse du premier long-métrage, nos deux compères ont décidé de laisser tomber le recyclage pour passer à de la création pure, choix audacieux mais qui compte tenu de leur CV n'était pas du tout la meilleure des idées. Et effectivement, en plus de deux intrigues absolument inintéressantes et très mal écrites, Tirard et Vigneron nous sortent une flopée de gags et situations toutes plus bidesques les uns que les autres. Seuls quelques gags sont tirés de l'oeuvre originale et se sont même pas toujours les moins pires. Ça en devient extrêmement gênant à certains moments.
Enfin la musique, véritable chef d'oeuvre auditif dans le film de 2009, illustrant parfaitement les scènes à l'écran, intensifiant la plupart d'entre elles et conférant au long métrage l'ambiance nostalgique et enfantine que la mise en scène ne parvenait pas bien à mettre en place. L'OST était l'un des éléments primordiaux et la principale réussite du premier volet. Et ben même ça ils l'ont foiré bordel !!!! Pour une raison inconnue, Tirard s'est séparé de Klaus Badelt et a confié la musique a un compositeur ramdom. Ainsi, en dehors du pathétique remix du générique, le nouveau venu nous gratifie de musiques bâclées et complètement oubliables qui ne procure rien et qui n'ont même pas le mérite d'illustrer ou d'intensifier correctement les situations représentées.
C'est rageant parce que le livre des Vacances du Petit Nicolas, en lui même, est excellent et si ils l'avait adapté tel quel, de la même manière que le premier film, ça aurait donné un divertissement tout à fait sympathique. Mais comme ils ont pris soin de saboter chaque qualité de leur premier né, ça a donné lieu à cette bouse infâme. Cette horreur est pire que Le Profs pour moi, parce qu'au moins ce dernier a beau avoir un humour de merde, il a un humour qui peut plaire à certaines personnes et c'est ce qui c'est passé au vu de son succès. Mais là franchement je vous défie de trouver une seule personne qui puisse aimer Les Vacances du Petit Nicolas. Il n'y a RIEN à sauver. Tout est foiré de A à Z, rien n'est jamais drôle, tout pue le fake, il n'y a aucune vie, aucune ambiance, aucun talent, ce film est vide, chiant et d'une médiocrité pitoyable. Et c'est dommage parce que l'héritage de René Goscinny n'avait vraiment pas besoin d'un nouveau bambin mal formé, après tous ces Astérix, Iznogoud et Lucky-Luke foireux.
C'est pourquoi je vous supplie d'accorder une seconde chance au premier opus de 2009. C'est peut-être pas transcendant mais ça reste une bonne adaptation correcte et divertissante. Et si vous ne me croyez pas, regarder d'abord celui-là et vous comprendrez la différence.
http://www.senscritique.com/film/Le_Petit_Nicolas/critique/27493459