Entre deux mondes
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Quatre braqueurs, un casse qui tourne mal, quatre veuves éplorées, une dette à rembourser, un politicien arrogant et un autre peu arrangeant : sur la base d’une série anglaise des années 80 exhumée des vieux cartons de la Thames Television, Steve McQueen et sa scénariste Gillian Flynn ont remis au goût du jour ses enjeux et personnages en transférant l’intrigue à Chicago. Et en préférant le thriller psychologique au simple film de casse à la Ocean’s eleven et Cie, même si la fin se décide à y passer, et presque à s’y résoudre, ce qui n’était pas vraiment nécessaire face à la volonté du film de se démarquer du tout-venant hollywoodien.
Privilégiant les ambiances, les ruptures, les détails qui en disent long et une menace plus que latente (Daniel Kaluuya, découvert dans Get out, est ici impressionnant de violence froide), McQueen semble bien décidé à imposer sa patte au genre. Il bâtit son film sur et autour d’un contexte social précis (magouilles politiques, bavures policières, tensions raciales…) qui, à défaut d’être véritablement développé, trace quelques lignes claires de l’Amérique d’hier comme celle d’aujourd’hui (rien n’a beaucoup changé). Mais ce sont surtout les femmes qui sont (qui font) la dynamique du film, confrontées soudain à leur destin jusqu’alors déterminé, imposé ou malmené par les hommes.
Histoire d’émancipation passant par le deuil, la contrainte et la brutalité, Les veuves aurait pu être le portrait âpre et beau de ces femmes retrouvant une sorte de "liberté" qu’elles paieront au prix fort. Mais le film, dans sa dernière demi-heure, se perd en rebondissements et coups de théâtre pas très glorieux qui ramènent le projet à un simple polar certes ultra-efficace, mais finalement ultra-commun s’abaissant à des facilités scénaristiques inutiles, voire ridicules. Et qu’un casting pourtant de haut vol, emmené par une Viola Davis impériale (et bien secondée par Elizabeth Debicki et Michelle Rodriguez), n’arrive guère à faire oublier.
Créée
le 30 nov. 2018
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